'La droite vende des promesses et ne les tient pas, la gauche vend de l'espoir et le brise.'
Dans son The Soul of Man Under Socialism Oscar Wilde soutenait- de sa manière succincte et inimitable- que l'altruisme ne soigne pas la maladie, (la pauvreté) il la perpétue. En effet il devient même partie de la maladie. Selon lui l'objectif d'un système social et politique devrait être de faire en sorte que la pauvreté ne peut plus exister.
Le Secours Catholique est en principe apolitique, bien que certains toujours influencés par des vestiges des idéologies françaises datant de la fin du dix-huitième siècle pourraient le considérer plus 'anti-social' que Les Restaurants du Cœur, par exemple. Même si la première institution est beaucoup plus ancienne et moins soutenue par les media, donc par le public, que la deuxième.
Mais pour bénéficier du premier, normalement il faut être dans le besoin, tandis que pour profiter du deuxième, ce critère semble devenir de moins en moins important. D'ailleurs en regardant la publicité toujours généreuse des media télévisés annuellement pour Les Restaurants du Cœur, il est rare d'y voir quelqu'un qui manifestement n'a rien d'autre que les vêtements et les chaussures qu'il porte sur lui. La plupart des gens qui y vont, ont même l'air d'être déjà assez bien nourris. Parfois ceci pourrait susciter des sentiments troublants lorsqu'on compare cet élan enthousiaste de soutien pour ces dépourvus, avec celui comparativement moins suivi pour les Somalis dont quasi 500,000 enfants risquent actuellement de mourir de faim en Somalie du sud.
Mais ceci n'est point une attaque contre Les Restos du Cœur. Au contraire. Coluche voulait faire quelque chose de bien, et il a réussi, à condition, bien entendu, que l'on n'abuse pas de cette idée généreuse. Mais le génie de Coluche était aussi sa capacité de faire rire en faisant valoir la vérité. Il détestait l'hypocrisie et il avait le don pour pouvoir la dévoiler de façon hilare.
Il a eu ses propres sympathies politiques, mais il aimait bien Thierry le Luron qui lui-aussi a eu les siennes. Ce dernier, autant que Coluche, avait un don remarquable de faire valoir l'hypocrisie tartuffienne du mitterandisme, par exemple. Ses sketchs de Mitterand sont des classiques sur lequel la télévision française semble préférer tourner la page, sinon oublier- selon la vogue de pensée 'politiquement correcte'. Car aujourd'hui c'est probable que pour les media ce qui était le mytherandisme est toujours préférable que ce qui était la mitteréalité.
Il n'est point nécessaire donc d'être en train de mourir de faim pour pouvoir manger gratuitement chez Les Restos du Cœur. Ce qui semble souhaitable cependant, c'est d'avoir les 'justes sympathies politiques'. D'être donc membre du club particulier.
Si, par exemple on 'n'aime pas les riches,' (malgré le fait que l'on possède au moins trois maisons dont deux très sous évaluées, pour cause) on pourrait y aller manger même en vedette, et gagner davantage de soutien pour les prochaines élections en plus.
Par contre, il y a des vrais pauvres en France qui refusent d'y aller. Non pas pour des raison politiques. Ils s'en moquent de la politique. Ils n'y vont pas pour des raisons personnelles. Eux ils préfèrent donner davantage de priorité à leur amour propre au lieu de s'attendrir sur eux-mêmes et sur leur sort. Ils préfèrent jouir de ce qui reste de leur liberté.
Pour eux, mendier, faire face à l'indifférence des passants, représentent un défi, donc un travail réel. Arriver à racler quelques sous pour pouvoir manger et boire après une telle journée difficile est quand même un accomplissement considérable qui va de pair avec cette fierté. Ce sont ces gens là qui préfèrent risquer de mourir de froid en dormant dehors la nuit, enveloppés de journaux dans des boîtes en carton, sous les ponts ou quasi cachés ailleurs, en plein hiver, au lieu de se confier aux soins sociaux, et donc de transiger sur cette liberté et indépendance qui leur sont si chères.
C'est pourtant la même liberté défendue par Oscar Wilde lui-même. Wilde aussi a préféré mourir plutôt que se rabaisser, de transiger sur sa liberté d'expression, sur son art, et enfin sur lui-même. Et c'est justement ce qu'il a fait, et ce qui sans doute fait partie essentielle de sa grandeur immortelle.
__
N.B. Malgré le fait que j'ai arrangé l'image de Coluche et modifié le logo des Restos du Cœur, leur emploi pourrait toujours être considéré comme une infraction de ©.
Je justifie cet emploi sur le fait qu'ils sont utilisés en contexte direct avec Coluche et son initiative. Aussi en faisant valoir le risque d'exploitation (y compris celle politique) je défends son initiative généralement.
Si cependant l'emploi de ces images est toujours estimé comme une infraction, naturellement ils seront retirés. S'il s'avère que ceci n'est pas nécessaire, j'offre mes remerciements aux concernés pour m'avoir donc permis de les utiliser comme tels.
Je justifie cet emploi sur le fait qu'ils sont utilisés en contexte direct avec Coluche et son initiative. Aussi en faisant valoir le risque d'exploitation (y compris celle politique) je défends son initiative généralement.
Si cependant l'emploi de ces images est toujours estimé comme une infraction, naturellement ils seront retirés. S'il s'avère que ceci n'est pas nécessaire, j'offre mes remerciements aux concernés pour m'avoir donc permis de les utiliser comme tels.
__
Text © Mirino. Images modified (Coluche and logo RdC) with grateful thanks. January, 2012
No comments:
Post a Comment