The old rat has retired
Weary of the race
Scampering in sewers
Keeping up the pace.
Once he was dashing,
Venturous and bold
And many he sired
Before he grew old.
But time may grant wisdom.
It never comes late
If one's teeth and whiskers
Are still growing straight.
And so he retired
To a country farm
By a peaceful quagmire
In seclusion and calm.
And there, on balmy days
When the time is ripe,
One might well catch a whiff
From the old rat's pipe.
*
Le vieux rat s'est retiré
Bien las de la course
Détalant aux égouts
S'épuisant toutes ses forces
Autres fois il fut brave
Bien beau et vigoureux,
Et beaucoup il engendra
Avant qu'il fût vieux
Si le temps accorde la sagesse
Jamais trop tard vient-elle
Si les dents et les moustaches
Poussent toujours droits et bien belles.
Il a pris donc sa retraite
Au pays doux et charmant
Par un marécage tranquille,
Tout seul et content.
Et là, aux jours embaumés
Lorsque le temps est bien mûr,
La bouffée forte que l'on sent
Vient de sa pipe, bien sûr.
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Le vieux rat s'est retiré
Bien las de la course
Détalant aux égouts
S'épuisant toutes ses forces
Autres fois il fut brave
Bien beau et vigoureux,
Et beaucoup il engendra
Avant qu'il fût vieux
Si le temps accorde la sagesse
Jamais trop tard vient-elle
Si les dents et les moustaches
Poussent toujours droits et bien belles.
Il a pris donc sa retraite
Au pays doux et charmant
Par un marécage tranquille,
Tout seul et content.
Et là, aux jours embaumés
Lorsque le temps est bien mûr,
La bouffée forte que l'on sent
Vient de sa pipe, bien sûr.
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Comme rat, il n'est pas encore qualifié de traiter du sujet de la retraite, et peut-être il ne le sera jamais, car si on a la chance d'avoir pratiqué une vocation, on la vit jusqu'au bout. Les sous sont toujours nécessaires, et les bienvenus, évidemment, mais ils ne prennent jamais la priorité lorsqu'on aime ce que l'on fait, le défend avec intégrité, et le fait avec amour.
D'ailleurs il y a des malheureux qui semblent avoir déjà pris leur retraite, au sens classique, à 30 ans. Le comble de leurs aspirations repose sur le principe banal (et sans âge) de faire le minimum pour gagner le maximum. De plus ils sont toujours convaincus d'être honteusement exploités. Et si une crise leur fait perdre leur travail, c'est encore la faute du patron et du gouvernement. C'est donc à eux de régler le problème sur le champ. Bref, on peut ainsi vivre- si on peut la considérer comme telle- toute une vie sans jamais assumer la responsabilité en tant qu'être humain, avec la volonté naturelle d'accomplir quelque chose de bien pour la postérité, ou pour faire valoir ce cadeau unique, précieux, extraordinaire mais seulement prêté, qui est justement la vie.
Le mot 'retraite' donc n'a pas la même connotation qu'il avait au siècle dernier. Nous bénéficions d'une longévité de plus en plus importante, à condition, bien-sûr, d'être en bonne santé. Il ne s'agit plus de mettre le vieux cheval au pâturage pour ses derniers jours, il s'agit plutôt d'une liberté nouvelle ou retrouvée.
Cette liberté est d'autant plus difficile à croire, si jusqu'à là on s'est battu des années sans cesse pour arriver à accomplir quelque chose de valable, et ceci sans jamais savoir si, après le dernier job, on aura la bonne fortune d'en avoir un autre (aussi acceptable) pour pouvoir alors payer les factures pour les mois suivants.
Ce serait donc le luxe, du jamais vu, d'avoir des sous qui tombent du ciel régulièrement pour que l'on puisse faire comme bon nous semble. De pouvoir travailler lorsque les idées et l'inspiration viennent, ou de pouvoir partir en voyages pour faire des nouvelles découvertes dans ce monde merveilleux. De pouvoir se consacrer entièrement sur les projets sans plus être tracassé par les mornes considérations financières, pourvu que l'on ait assez pour vivre. C'est une nouveauté extraordinaire.
Alors 'retraite', non. Il y a certains dont la vie ne changera que pour le meilleur, car ils seront enfin libres- dans les bornes des possibilités- de pouvoir continuer à évoluer sans ce casse tête financier. Ce sont les rats fortunés dont l'âme ne vieillit jamais. Ils ne sont donc jamais vraiment à la 'retraite'.
Comme les étudiants ils reçoivent une bourse pour pouvoir continuer leurs études jusqu'au bout, et préférablement, bien entendu, au lauréat suprême, céleste et d'autant magique.
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Text and Image © Mirino (PW) May, 2009
3 comments:
Et donc, bonne chance, Monsieur le Rat retraité, happy for you, but we'll miss you.
Merci Rob, mais sois rassuré, de tels vieux rats reste toujours dans les parages, donc pour eux la retraite n'est qu'une nouvelle liberté rajeunissante!
Ca c'est vraiment une bonne nouvelle, Mirino!
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