Soliloques lunaires

















Qu'est ce que l'on sait? 'Un jour' on affirme grâce à Einstein que rien ne peut aller plus rapidement que la lumière, (300,000 kms par seconde) puis 'le lendemain' on affirme que les 'neutrinos' (faisceaux de petites particules) vont quand même encore plus vite. Ce qui implique même la possibilité de voyager dans le temps et donc de retourner dans le passé..

Ainsi au plus on avance, de moins en moins on est incliné d'affirmer quoi que ce soit. Car c'est vrai que le plus que l'on connaît, le moins on sait que l'on connaît.

D'ailleurs tel a toujours été le critère de la sagesse à travers notre histoire. La réalisation que l'on ne connaît pas grand chose par rapport au grand tout, à cette vérité. Que nous sommes si petits par rapport avec la merveille de la vie et le mécanisme de l'univers. Si petits mais aussi partie essentielle- sans trop le savoir, de ce fabuleux grand tout.

D'y penser ne veut pas dire non plus être diminué ou fataliste. La grandeur, la volonté de se dépasser a toujours été propre à l'homme. C'est justement cette force de volonté- issue tout simplement de celle de notre survivance, qui est le moteur à nous faire atteindre les étoiles. Puis ce cercle de la vie, ce retour à la source, ce mécanisme universel 'chronologiquement variable', avec notre nature unique à nous par rapport avec les autres formes de vie de 'notre monde', ne suggéraient pas tous ces phénomènes que ce voyage ne serait pas forcément le tout premier?

On ne sait pas grand chose, mais on sait que l'on est. Peut-être il suffit de le savoir.
Certes nous voudrions tous que notre monde soit meilleur. A travers l'histoire il y avait toujours ces personnages exceptionnels qui s'étaient engagés pour contribuer à réaliser ce rêve. Il ne faut pas oublier non plus les artistes, les poètes ou ceux qui se nomment aujourd'hui les écologistes- ceux qui se rendent compte que de tels soucis environnementaux n'ont rien à voir avec l'esprit partisan.

Mais tant que l'homme est capable d'exercer la tyrannie, l'exploitation outre mesure et malsaine de l'être humain et des ressources naturelles, que peuvent faire les artistes, les poètes et les amoureux de la nature et du monde? Ils peuvent bien donner des avertissements, ils peuvent bel et bien crier fort, et puis après ils ne peuvent qu'approuver ou condamner pour la postérité les changements instigués par d'autres. Mais ce ne sont pas obligatoirement eux qui peuvent changer le cours de l'histoire.

Ce ne sont pas non plus ceux qui enfin se révèlent par leur manière de suivre sans enthousiasme les initiatives des autres, les vrais yes we cans. Les véritables bougeurs du monde ne parlent jamais de ce qu'ils peuvent faire. Ils le font, avec ou sans le soutien des autres. Ils ne gagnent pas nécessairement un prix pour leur peine. Pas de prix de popularité, pas de prix de paix, par exemple. Parfois leur dernière volonté n'est même pas respectée, ou on semble vouloir croire que 'celui qui a aidé à tuer le monstre doit aussi s'en aller'.*
On les aime ou on les déteste, mais cela aussi n'importe que relativement peu. C'est seulement eux ou elles qui instiguent les changements de notre histoire, pour faire avancer le monde positivement, et ça a toujours été ainsi. Mais plus important, c'est l'histoire elle-même qui reconnaît leur grandeur.
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*Avant de mourir après la bataille de Trafalgar, (1805) la dernière volonté de Horatio Nelson, de veiller sur les intérêts de sa compagne Lady Hamilton, ne fut jamais effectuée. Churchill, malgré tout ce qu'il a fait pour la Grande Bretagne et l'Europe pendant la deuxième guerre mondiale n'a rien reçu comme honneur. Plus tard bien après sa mort, sa femme était même contrainte de vendre certains des tableaux de Winston, à cause de soucis financiers, etc..
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Text and image © Mirino, October, 2011

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