Opinion
Il se peut que malgré tout le Président Hosni Moubarak ait raison de ne pas avoir l'air trop intimidé face aux manifestations massives des egyptiens. On pourrait même lui donner raison de continuer ses fonctions de manière qu'apparemment il estime responsable.Formation militaire, héros de la guerre de 1973, il est arrivé au pouvoir après l'assassinat de Sadat (1981).
Mais affirmer qu'il va continuer son mandat jusqu'en septembre de cette année pourrait être un mauvais calcul qui n'arrangera rien et ne satisfera personne.
Il va sans dire que la situation politique en Afrique du Nord est très instable donc dangereuse. Déjà le régime iranien commence à manœuvrer en profitant de l'occasion pour inviter les musulmans à se joindre politiquement- ce qui veut dire sous la bannière islamiste- contre les dirigeants qu'il estime trop influencés par le 'mal occidental'.
Pour les 'Frères musulmans', traités de bête noire depuis toujours par Moubarak, un tel événement pourrait aussi représenter leur justice poétique.
Si en Tunisie Ben Ali est peut-être parti trop vite comme un malpropre, au moins les tunisiens sont apaisés et une transition politique est obligatoire. Il y a donc une bonne possibilité qu'ils vont obtenir ce qu'ils réclament et méritent- leur démocratie, à condition que l'on se charge de cette transition avec précaution et responsabilité- ce qui veut dire un respect total pour les aspirations de la majorité de la population tunisienne.
Certains pensent que si Moubarak tombe, ce sera le chaos, mais si en Egypte les dirigeants traînent trop, le peuple, déjà totalement exaspéré, ne l'acceptera jamais, et avec raison. Le risque justement est là. S'il y a des éléments extrêmes au sein de l'armée et des forces de l'ordre égyptiennes, et si le peuple aurait la possibilité de leur donne carte blanche, un putsch militaire pourrait changer le jeu radicalement, et pas pour le meilleur. Le destin final de Moubarak, choisi et proclamé par lui-même, pourrait alors se réaliser plus tôt qu'il aurait anticipé.
Et dans un tel cas Israël risque aussi d'être plus isolé et plus vulnérable que jamais.
S'il y a une liaison entre ces deux événements d'Afrique du Nord déroulés successivement un peu trop près pour être commode ou tout à fait crédible, il y a d'autant de raison urgente de prendre les choses immédiatement en main pour éviter que la situation empire outre mesure.
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Text by Mirino. (Top photo- Lefteris Pitarakis, AP. 2nd photo- Ahmed Ali, AP. with grateful thanks). February, 2011
10 comments:
Que le Président Moubarak persiste a vouloir garder le cap ou non, le chaos semble bel et bien régner au Caire déjà.
Il est difficile à croire que le Président aurait donné son aval aux groupes armés prétendant le soutenir, mais dans le chaos tout est incertain, et tout est à craindre.
Ce qui est beaucoup moins incertain, c'est que Hosni Moubarak ne peut plus continuer à donner l'impression qu'il est insensible à ce qui se passe dans son pays. Malgré les concessions proposées déjà, malgré les risques qu'une transition de pouvoir pourrait entamé en Egypte actuellement, est ce qu'il a le choix quand chaque jour de plus représente le dernier pour davantage de victimes, ou quand chaque lendemain pourrait mener à un coup d'Etat ou même à une guerre civile?
La situation pour faire une transition faisable est rendue compliquée si non impossible par le fait que les groupes d'opposition sont faibles et fracturées. Ce n'est donc pas la démission du Président Moubarak qui va arranger quoi que ce soit sur de telles circonstances, même si un tel engagement de sa part calmerait le jeu seulement pour un temps limité.
http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-12355991
It seems to me that the West has been over hasty in regarding the Egyptian crisis as a 'victory for democracy'. Obama's congratulating the people for such noble aspirations when it's obvious that they are very divided on the issue could be read as irresponsible interference. What is taking place in Tahir Square isn't necessarily an accurate reflection of the opinion of the majority of a population of almost 83,000,000.
It obviously isn't as simple as that. Hosni Mubarak, faced with a very delicate problem, isn't an example of a leader of State who would hang on in just to satisfy personal ambitions.
The pressure Obama is trying to exert on him now could well be ill-advised. The French President Sarkozy checked himself on the issue yesterday, suggesting that the outside world should now refrain from the temptation of interfering. This appears to be more a clear message to Obama, who, let's face it, doesn't have the greatest reputation in foreign affairs, if the acceptance of the 'democratic outcome' in Afghanistan was anything to go by. It would not improve his already damaged reputation if the outcome of such Western pressure was either a putsch or a civil war in Egypt, either of which could have catastrophic consequences for the nation, which, geographically would mean for the world.
There is no organised opposition to speak of, and obviously more time is needed to work out how best the authorities can organise a transition that would lead to real democratic outcome. Under such circumstances external pressure from the West could be an expression of dangerous and arrogant oversimplification of what is obviously already a volatile situation. Fanning flames that oppose any Iranian interference here, could well be inadvisable. America may have succeeded in forcing the issue in Tunisia, but the problem in Egypt isn't the same.
Thank you Richard. Having modified my opinion, I agree. Without enough due consideration and observation one tends to oversimplify what is taking place in Egypt.
Perhaps it's true that one should confide more in the wisdom of an old sage under enormous pressure, than in what could well be a minority, an impressive minority of agitators, a police force that seems to be infiltrated with dangerous elements that could hardly be considered loyal or a credit to the President, and a young American idealist who often seems to be naive and pretentious enough to believe that he knows what's good for everyone, everywhere.
It's essential to bring about democracy in Egypt in a correct and responsible way. Naturally time and great consideration is necessary to be able to do this properly.
Mon français est mauvais... perdonne moi si je t'écris en italien.
La situazione magrebina è complessa e credo riguardi non solo l'Europa ma il mondo. E l'aspettativa che circonda gli eventi di queste ultime settimane è grande, perchè riguarda la direzione che prenderanno i possibili nuovi panorami politici. Si andrà verso una maggiore democrazia per i Paesi coinvolti o verso un maggiore integralismo? Per il momento si sta a guardare in attesa. C'è un bell'articolo di un'amica blogger (en italien... dommage!) che mi permetto di segnalarti: http://blog.libero.it/interiorlanding/9827238.html che aggiunge qualcosa alle tue considerazioni.
Un saluto.
Grazie per il tuo commento animale felice. Ovviamente ciò che si succede attualmente è molto significante ma allo stesso tempo si direbbe che sia al fondo un conflitto di identità musulmana, un conflitto tra due modus vivendi. Un altro problema è forse la democrazia stessa che in certe circostanze rischia di diventare autodistruttiva. Si vede questo fenomeno già in Libano dove lo Hezbollah, un movimento radicale, dovrebbe essere accettati come un partito politico legittimo a causa della sua popolarità sempre crescente fra i 'libanesi'.
Se l'Islam non è compatibile con la democrazia si chiede quindi se quest'ultima avrà una ragione di esistere davvero una volta che la maggioranza diventerebbe musulmana..
In Egitto perché la nazione diventi una vera democrazia occorrerà permettere anche i Fratelli Musulmani di ripresentarsi. Naturalmente questa considerazione totalmente giusta, cambierà la relazione fra l'Egitto ed Israele. Sarà inevitabile.
Tali considerazioni sembra rendere i gridi di esaltazione degli Occidentali che vedono la democrazia come un genere di soluzione miracolosa per tutto, come quelli di idealisti molto ingenui. Si direbbe che Murbarak lo sappia molto meglio di Obama, e anche questo diventa sempre più evidente.
(Ti prego scusare il mio italiano zoppicante in anglo-francese dialetto).
Il me semble qu'Obama soit un peu trop pressé de parler- avant même que Moubarak se soit adressé lui-même à la nation d'Egypte ce soir. N'est-il pas grossier d'en parler comme s'il veut prendre le crédit d'une décision d'un Chef d'Etat qui est quand même toujours en fonction?
Ce n'était pas correct, ni diplomatique, ni utile selon les circonstances toujours délicates et dangereuses.
De toute façon selon son discours Moubarak compte continuer à assumer ses fonctions pour assurer une transition en plein respect de la constitution et des élections honnêtes. Il a aussi affirmé qu'il n'acceptera aucun dictât des étrangers. Bref on dirait qu'il a mis Obama dans sa place, et ce n'est pas très étonnant.
Opinion
Le président Hosni Moubarak a délégué ses pouvoirs à son vice-président Omar Suleiman 'tout en accrochant au pouvoir provoquant la colère des opposants'. Voilà la manière dont LCI a d'abord rapporté la situation en Caire.
Déjà une phrase bien paradoxale.
Quant à Obama, peut-être un peu vexé, il ne pense pas que la décision de Moubarak sera suffisante pour régler le problème. Sarkozy, par contre, pense que sa décision était 'inéluctable'.
En tous cas que l'Egypte ne soit influencé par le 'dictât' étranger est déjà positif. Qu'Obama n'ait pas encore compris semble apparent. Une telle persistance ne peut que rendre la tâche de la transition encore plus difficile à accomplir.
Obama veut faire plaisir au monde. C'est aussi bon pour l'image. Pour lui 200,000 manifestants au Caire qui se bornent à exiger la démission du président sans davantage de considération, représente le monde. Populiste, il n'hésite qu'à peine à utiliser ce drame délicat et critique pour se promouvoir, promouvoir 'sa propre marque de liberté' mais si l'Afghanistan en est un exemple, Moubarak aurait bien raison de se méfier d'une telle influence.
C'est aussi pour cela que le président Obama devrait cesser d'attiser les flammes de colère d'une minorité qui ne peut en aucune manière représenter l'opinion de la majorité égyptienne dont la population est quasi 83,000,000. Qu'il ne semble pas avoir encore apprécié pleinement cette évidence criarde est incroyable pour un homme d'Etat et encore plus d'un président des Etats Unis.
Manifestement (aussi) Moubarak connaît et aime son peuple. A cause de cela et malgré tout dont on voudrait et pourrait l' accuser, il veut assumer la responsabilité pour veiller que la transition vers la démocratie se déroulera de manière correcte et juste pour y aboutir comme il faut. Evidemment un tel accomplissement ne peut pas prendre quelques semaines. la décision de Moubarak, même si elle ne plaît pas aux manifestants, est louable, courageuse et sans aucun intérêt particulier personnel. La majorité silencieuse est probablement soulagé par cette décision. Essayer d'aller trop vite, de donner une 'victoire' aux éléments extrêmes, au anarchistes, ne serait qu'interprété comme une invitation à de tels éléments extrêmes d'aller au délà, et nous savons que ceux qui sont les plus acharnés sont les plus dangereux.
Ils vont toujours essayer d'utiliser la 'colère' de cette minorité de manifestants pour leurs propres fins dans le but de faire tomber le gouvernement pour le substituer avec des radicaux islamistes. Moubarak est probablement déjà préparé pour cette possibilité.
Malgré les réservations de certains, y compris Obama, ce n'est pas le moment d'ajouter aux contestations. Au contraire il faut aider les autorités à accomplir cette transition. Elles sont sûrement mieux placés pour savoir comment mieux le faire que qui que ce soit d'autre.
translation of last comment
President Hosni Mubarak delegated his powers to his vice-president Omar Suleiman 'while hanging on to his power' causing the anger of his opponents. This is how LCI first reported the situation in Cairo this morning. Already a paradoxical phrase.
As for Obama, perhaps somewhat vexed, he doesn't think that Mubarak's decision will be sufficient to solve the problem. Sarkozy, on the other hand thinks that this decision was 'unavoidable'.
In any case, that Egypt will not be influenced by any 'dictating' from abroad is already a positive decision in itself. That Obama hasn't yet understood this seems apparent. Such persistence can only make the transition even more difficult to accomplish.
No doubt Obama wants to please the world. It's good for the image. For him 200.000 demonstrators in Cairo who, without further consideration, limit themselves to demanding the resignation of the president, represent the world. Populist, he hardly hesitates to use this delicate and critical situation to promote himself, his 'special brand of freedom', but if Afghanistan is anything to go by, Mubarak would be right to be wary of such influence.
It's also for this that president Obama should cease fanning the flames of anger of a minority which can in no way represent the opinion of the Egyptian majority, of a population of almost 83,000,000. That he still doesn't seem to have fully appreciated this evidence yet is incredible for a statesman and even more so for a president of the USA.
Obviously Mubarak knows and loves his people. Because of this and despite anything which one would like to- or could- accuse him of, he wants to assume the responsibility of making sure that the transition towards democracy will progress correctly and justly. Naturally such an accomplishment can't take a few weeks. The decision of Moubarak, even if it doesn't please the demonstrators, is praise-worthy. Egypt's silent majority are probably relieved by this decision.
To try to go too quickly, to grant a 'victory' to the extremist elements, the anarchists, would only be interpreted as an invitation to these elements of going beyond that, and we know that those who are the most rabid are the most dangerous.
They will always try to use the 'anger' of this minority for their own ends with the aim of bringing down the government to substitute it with Islamist radicals. Mubarak is probably already aware of this possibility and prepared for it.
In spite of the reservations of some, including Obama, it's certainly not the moment to add to the conflict. On the contrary the authorities should be helped to achieve this transition. They are surely better placed than anyone else anywhere to know how best to go about this.
There has been a fair amount of ambiguity and certainly danger regarding this whole Egyptian uprising.
'We' were all over-anxious and uncertain about the wisdom of foreign interference. 'We' were also unsure about whether Mubarak should remain in office to safe-guard the transition.
In spite of his having declared that in order to assure this he will continue to remain in office, after having delegated his powers to his vice- President, Hosni Mubarak has indeed quit his functions allowing his country to accelerate the procedure towards establishing a real democracy.
The Egyptian people should obtain what they deserve, what they have courageously fought for, and made sacrifices for.
The democratic world looks on admiringly, congratulating and supporting the Egyptians, wishing them a smooth and peaceful transition to total democracy.
This result is bound to create repercussions elsewhere, and it will be interesting to see to what extent. It will also be interesting to see in what way and how quickly Egypt goes about establishing its democracy. With the world looking on, and in consideration of the will of the people and of their sacrifices, one hopes and assumes that there's little risk of a failed result of fair representation. If this experience has also brought the Egyptian people together, in spite of their differences of culture and religion, it would also become a positive, determining model for the Moslem world.
May history remember Hosni Mubarak for his positive qualities, his courage, his love of his people and his country, and his unfailing duty in always being able to make the right decision at the right time, more than for whatever else he could ever be reproached for. And may I be fully corrected if I'm wrong in this regard.
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