Kadhafi a eu l'occasion d'étudier la question, de réaliser qu'il est quand même temps d'arrêter la comédie, et de moderniser le système libyen. Il aurait pu préparer des réformes nécessaires qui mèneraient petit à petit à une vraie démocratie. Il aurait pu se comporter comme un homme digne de son pays. Il avait l'opportunité de montrer au monde que le terrorisme des années 80 et la piètre tyrannie faisaient partie d'un chapitre bien clos et complètement périmé. Il n'a fait que montrer le contraire. Parmi tous les choix qu'il a eu, il a choisi les pires, l'oppression, la violence, la division et le chaos.
Un homme plus intelligent aurait su qu'une fois engagé dans cette voie, il n'y a plus moyen de revenir en arrière. Peut-être, trop tard il le savait d'ailleurs. Ainsi s'il doit tomber, il veut faire le grand spectacle, la dernière scène grandiose en faisant tomber autant de monde possible avec lui. Le dernier acte d'un homme vide. Car seulement un homme vide sème la mort et le chaos autour de lui pour essayer de se donner quelque substance. Un homme intègre part tout simplement, et même sans claquer la porte. Kadhafi semble vouloir souligner qu'il est sans valeur.
Pour accuser la coalition des 'crimes contre l'humanité' il sautera sur toutes les occasions, et en même temps il n'hésitera pas de se cacher derrière les civils.
Cynisme minable car évidemment il est le premier responsable de cette situation inhumaine qui ne peut qu'empirer pour lui, sa famille, ses acolytes et son peuple tout entier.
Et maintenant, digne d'un complot Shakespearien le plus machiavélique, ses fils proposent de trahir leur père. Leur manière honteuse et lamentable de tenter à sauver les meubles. Ils doivent croire que les libyens sont dépourvus de cervelles. Si les fils sont ainsi capables de vendre leur propre père, ils sont capables de tout faire, comme cela a été déjà sans doute le cas.
Non seulement la coalition doit aider les forces de l'opposition, mais elle doit aussi veiller avec discrétion que le peuple libyen puisse se réconcilier après la fin de cette confrontation. Seulement à partir de ce moment là, peut-il envisager et contrôler avec soin et précaution leur transition vers une véritable démocratie.
Pendant que les douteux expriment leurs réservations, comme toujours. Comme si de tels problèmes ne nous concernent aucunement. Mais le monde est bien plus petit qu'il n'était il y a 67 ans. Nos destins deviennent donc de plus en plus interconnectés avec le passage du temps.
Nous avons vu l'effet domino de la crise économique. D'abord on l'avait constaté presque avec un détachement désinvolte et même quasi dédaigneux. L'Europe considérait qu'il s'agissait d'un problème limité uniquement aux Etats Unis, mais il n'a pas fallu beaucoup de temps avant que l'Europe, puis le monde entier aient été frappé sans ménagement par le même tsunami financier.
Serait-il déraisonnable d'appliquer le même principe au système nerveux géopolitique et social international aujourd'hui?
En Septembre 2001, nous avons appris de la manière la plus atroce, que nous ne pouvions pas toujours fermer les yeux sur ce qui se passe d'injuste ailleurs, sans subir des conséquences néfastes, surtout lorsqu'on nous avait demandé notre aide auparavant, en expliquant clairement la situation y compris pourquoi on devrait s'y engager.
C'est justement pour ceci que le problème libyen est aussi un problème international. La Libye n'est pas loin de l'Europe. Celui qui gouverne un tel pays, surtout lorsqu'il est riche de ressources pétrolières, doit être digne de sa position et de sa responsabilité. Manifestement Kadhafi ne l'est pas. Il ne l'a jamais été. C'est toujours un vieux souteneur de terrorisme des années 80. Il n'a pas changé. Aujourd'hui il a l'air d'un bouffon sans emploi de théâtre populaire. C'est aussi pour cela qu'il est dangereux, et que le monde ne peut plus le tolérer.
Les libyens demandent et méritent bien mieux. Kadhafi devrait partir au plus vite, afin de donner une vraie chance à son pays et à son peuple.
(Ce matin, le 5 avril, 2011, Kadhafi a fait savoir qu'il veut négocier. N'était ce pas le souhait initial des démonstrateurs libyens, d'être accordés le droit de pouvoir négocier, d'oser demander que les autorités condescendent à considérer quelques reformes que le peuple estime justes, propices et nécessaires? Certains diraient que ce n'est jamais trop tard pour négocier, mais il y a sûrement des exceptions à la règle).
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Text and image © Mirino (PW). April, 2011
Aujourd'hui, 20 octobre, 2011, Moammar Kadhafi a été tue. Lui aussi s'est trouvé finalement dans un trou. Comme Saddam Hussein avant lui, et peut-être comme Bashar al-Assad et Mahmoud Ahmadinejad s'y trouveront à leur tour un beau jour. Car il n'y a plus de place sur terre pour la tyrannie. Il n'y a plus de futur pour ceux qui vivent dans le passé maintenant leur règne vide de sens par la répression et la violence.
Maintenant pour les libyens la voie est enfin claire. Il peuvent reconstruire leur pays et établirent une vraie démocratie aussi pour montrer ce que un peuple peut faire. Ils le doivent à ceux qui leur ont fait confiance, mais surtout ils le doivent à eux-mêmes.
Maintenant pour les libyens la voie est enfin claire. Il peuvent reconstruire leur pays et établirent une vraie démocratie aussi pour montrer ce que un peuple peut faire. Ils le doivent à ceux qui leur ont fait confiance, mais surtout ils le doivent à eux-mêmes.
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Text and image © Mirino (PW). April, 2011
16 comments:
The BBC reports that rebel commander Gen. Abdul Fattah Younis is accusing Nato for taking too long because of bureaucracy, to respond to calls for air strikes.
"Nato is letting the people of Misrata die every day. If Nato should wait another day, there will be no more Misrata".
Nato deputy spokeswoman Carmen Romero told the AFP news agency that "Misrata is our number one priority. We have a clear mandate and we will do everything to protect the civilians of Misrata".
There is however an advance regarding the question of war crimes. The BBC reports that the chief prosecutor (Luis Moreno Ocampo) said that the Libyan government planned to crush protests by killing civilians even before the uprising in Libya. They were prepared as a reaction to street protest that caused the fall of the regime in Tunisia. Mr. Ocampo "is expected to request arrest warrants for Col. Muammar Gaddafi, his sons and close aides."
Since Nato have assumed the responsibility in 'giving support' to the Libyan forces of the opposition, things have either gone far too slowly or they've bombed the opposition forces (today apparently for the second time). Surely they can do better than that? If there's still no direct radio contact why don't they simply devise a temporary, visual code? Or maybe they should just pull back and let the French and British get on with it. There seemed to be no such absurd delays and errors of judgement before Nato took over.
Or can someone come up with some sort of excuse for this botched 'support'?
According to the Washington Post however, and despite the no fly zone, it is now thought that Libyan aircraft loyal to Gaddafi attacked the Opposition forces. If this is so, how is it possible that there are still such aircraft, and that they are able to ignore a NFZ, if it's supposed to be effectively established?
A propos du mandat d'arrêt international à l'égard de Kadhafi, ses fils et ses acolytes concernés (pour avoir planifié même auparavant le début des protestations d'utiliser la force, mortelle, si estimée nécessaire, pour l'écraser: Ces crimes, ainsi que sûrement d'autres commis au passé, ont été perpétrés contre le peuple libyen. En principe c'est donc au peuple de les juger.
Tandis que les cas de terrorisme international, Lockerbie, Berlin, etc, sont plutôt des affaires a juger par un tribunal international.
Comment est il possible que le régime Kadhafi avec la délégation de l'Union Africaine puisse établir 'une feuille de route' vers la paix sans que les représentants de l'opposition assistent à cette réunion?
Un accord unilatéral n'a aucune valeur, et encore moins par rapport avec les résolutions de l'ONU et les crimes perpétrés contre les civils par le régime, crimes pour lesquels on prépare déjà des mandats d'arrêt.
Selon Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères- 'l'Otan ne joue pas suffisamment son rôle en Libye et devrait notamment détruire les armes lourdes des forces pro-Kadhafi qui bombardent la ville de Misrata, dans l'Ouest'. (France Info, Figaro et BBC)
"Il faut que l'Otan joue pleinement son rôle. L'Otan a voulu prendre la direction militaire des opérations, nous l'avons accepté, elle doit jouer son rôle aujourd'hui, c'est à dire éviter que Kadhafi n'utilise des armes lourdes pour bombarder des populations".
"Son rôle, aujourd'hui, n'est pas suffisant. Que l'Otan joue son rôle et protège (...), qu'elle détruise les armes lourdes qui bombardent aujourd'hui la ville de Mistrata". (Figaro)
Le groupe de contacte insiste sur le départ de Kadhafi, et les rebelles vont être aidés aussi financièrement. (LCI.fr)
Below is the full text of the joint letter by Sarkozy, Cameron and Obama written to The Times of London, The International Herald Tribune and Le Figaro. (BBC)
'Together with our Nato allies and coalition partners, the United States, France and Britain have been united at the UN Security Council, as well as the following Paris Conference, in building a broad-based coalition to respond to the crisis in Libya. We are equally united on what needs to happen to end it.
Even as we continue military operations today to protect civilians in Libya, we are determined to look to the future. We are convinced that better times lie ahead for the people of Libya, and a pathway can be forged to achieve just that.
We must never forget the reasons why the international community was obliged to act in the first place. As Libya descended into chaos with Colonel Gaddafi attacking his own people, the Arab League called for action. The Libyan opposition called for help. And the people of Libya looked to the world in their hour of need.
In an historic resolution, the United Nations Security Council authorised all necessary measures to protect the people of Libya from the attacks upon them. By responding immediately, our countries halted the advance of Gaddafi's forces. The bloodbath that he had promised to inflict on the citizens of the besieged city of Benghazi has been prevented.
Tens of thousands of lives have been protected. But the people of Libya are suffering terrible horrors at Gaddafi's hands each and every day. His rockets and his shells rained down on defenceless civilians in Ajdabiya. The city of Misrata is enduring a medieval siege as Gaddafi tries to strangle its population into submission. The evidence of disappearances and abuses grows daily.'
Continuation:
'Our duty and our mandate under UN Security Council Resolution 1973 is to protect civilians, and we are doing that. It is not to remove Gaddafi by force. But it is impossible to imagine a future for Libya with Gaddafi in power. The International Criminal Court is rightly investigating the crimes committed against civilians and the grievous violations of international law. It is unthinkable that someone who has tried to massacre his own people can play a part in their future government. The brave citizens of those towns that have held out against forces that have been mercilessly targeting them would face a fearful vengeance if the world accepted such an arrangement. It would be an unconscionable betrayal.
Furthermore, it would condemn Libya to being not only a pariah state, but a failed state too. Gaddafi has promised to carry out terrorist attacks against civilian ships and airliners. And because he has lost the consent of his people any deal that leaves him in power would lead to further chaos and lawlessness. We know from bitter experience what that would mean. Neither Europe, the region nor the world can afford a new safe haven for extremists.
There is a pathway to peace that promises new hope for the people of Libya: a future without Gaddafi that preserves Libya's integrity and sovereignty and restores her economy and the prosperity and security of her people. This needs to begin with a genuine end to violence, marked by deeds, not words. The regime has to pull back from the cities it is besieging, including Ajdabiya, Misrata and Zintan, and its forces return to their barracks.
However, so long as Gaddafi is in power, Nato and its coalition partners must maintain their operations so that civilians remain protected and the pressure on the regime builds. Then a genuine transition from dictatorship to an inclusive constitutional process can really begin, led by a new generation of leaders. For that transition to succeed, Colonel Gaddafi must go, and go for good. At that point, the United Nations and its members should help the Libyan people as they rebuild where Gaddafi has destroyed - to repair homes and hospitals, to restore basic utilities, and to assist Libyans as they develop the institutions to underpin a prosperous and open society.
This vision for the future of Libya has the support of a broad coalition of countries, including many from the Arab world. These countries came together in London on March 29 and founded a contact group that met this week in Doha to support a solution to the crisis that respects the will of the Libyan people.
Today Nato and its coalition partners are acting in the name of the United Nations with an unprecedented international legal mandate. But it will be the people of Libya, not the UN, who choose their new constitution, elect their new leaders and write the next chapter in their history.
Britain, France and the United States will not rest until the United Nations Security Council resolutions have been implemented and the Libyan people can choose their own future.'
Either Nato is incapable, or they are going out of their way not to attack Gaddafi's heavy arms attacking Misrata. Even young boys are able to pinpoint where the attacks are coming from, so Nato must know. What's happening in Misrata is criminal and if Nato is letting it happen, despite their saying it's one of their priorities, one could say that they are guilty of non assistance to civilians in danger.
They say that "after Nato took over, things have slumped".
There's no more excuse Nato. That's enough. Get it done, or let others more capable do it.
John McCain à Benghazi. Il appelle le monde à reconnaître le Conseil National de Transition. C'est très bien.
Obama doit être content. Même lui n'a pas encore eu assez de temps pour reconnaître officiellement ce Conseil de Transition.
Selon LCI.fr, la Koweït accorde une aide de 180 millions de dollars au CNT (Commission Nationale de Transition de Libye).
Cameron invite l'opposition Libyenne à établir un bureau à Londres.
http://www.bbc.co.uk/news/uk-politics-13371152
Le CNT a été reçu par David Cameron dernièrement pour discuter de la possibilité d'établir un bureau permanant à Londres.
Le Président du CNT va aussi être reçu par Nicolas Sarkozy demain, selon LCI.fr.
Figaro 22H53, 21 août, 2011
La garde rapprochée de Kadhafi s'est rendue. (médias)
Yesterday, the 21st October, 2011, Muammar Gaddafi was dragged out of a concrete drainage conduit below a motor way in Sirte, the town where he was born. Ironically, before he was killed his last words were 'Do you know right from wrong?'
There's considerable hope that the Libyans will prove to the world that they know right from wrong far better than their tyrannical leader ever did.
Muammar Gaddafi and his son were buried in a secret place at dawn this morning.
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