Rats



Lorsqu'on devient 'dur de l'oreille', écrire peut devenir plus important. Cela ne veut pas dire nécessairement qu'il faut se balader avec un petit tableau noir ficelé autour du cou, du moins pas encore.
Parmi d'autres choses inappréciées, mon ex-éditrice n'a pas compris cette volonté, ce besoin. Elle préférait que l'on soit restreint dans ce qu'elle jugeait être 'sa propre place'. C'était sa manière myope de garder le contrôle de son 'entourage créatif'.

Donc après avoir consacré beaucoup d'effort à 'raconter de nouveau' un classique de manière parodique, et étant enfin satisfait avec les résultats durement acquis, je lui ai présenté le manuscrit. 'Superbe, vas-y', (à illustrer le texte) elle m'avait rassuré.

Après encore quelque mois de travail je présente les illustrations finales, 'Fabuleuses'! elle me rassure de nouveau, 'maintenant on va mettre à jour le texte'....

Loin de moi de refuser quoi que ce soit si je crois qu'une telle suggestion contribuerait à améliorer le résultat, mais les changements qu'elle estimait tardivement nécessaires, étaient tellement radicaux que c'était évident qu'elle n'avait rien compris de ce que j'avais voulu faire, et ce que j'avais, à mon avis, réussi à faire.
Je ne pouvais pas donc accepter ses exigences et alors très fâché je lui ai dit sans équivoque qu'elle prenne ma ré-interprétation illustrée comme telle ou qu'elle ne la prenne point.

Sa réaction a été fatidique. Celui qui devait faire la mise en page, très compétent, (et aussi très obéissant) n'a plus été accordé assez de temps pour faire un travail correct. Et après peu de semaines de la publication d'un résultat mal fini, on m'annonçait qu'il faut 'brader' le livre. Bref, il était cruellement saboté prématurément. La quantité produite bradée était partie tellement rapidement, que je n'avais même pas pu en acheter, malgré mes maintes requêtes, quelque exemplaires pour moi-même.

Mais parfois dans la vie la justice poétique s'exprime. Parmi mes efforts, y compris celui qui exigeait jusqu'à quatre années de travail, ce petit livre saboté est de loin le plus prêté dans les bibliothèques. Il continue donc à vivre son petit clin d'oeil, ou sa petite mélodie de flûte, et de me faire gagner quelques sous de royalties de bibliothèque, moins que le joueur lui-même aurait du gagner, mais quelque chose au moins..

Le charme de la musique. Elle me manque beaucoup, bien qu'elle résonne toujours trop, et cacophoniquement, dans ma tête. Mais on peut s'en adapter. On peut toujours trouver une sortie pour continuer à avancer, à s'exprimer comme on veut, et ce malgré les jugements des autres, y compris ceux ou celles qui refusent toujours de payer le joueur..

____
Italiano
____
Text and images © Mirino (PW) January, 2010

No comments: