La femme



Le sourire, la ferme, douce et savante touche de ses mains, la douceur de sa poitrine, les courbes parfaites de ses cuisses, la cambrure fascinante de son dos montant entre les subtils creux pelviens aux fesses magnifiques.
Ces moments magiques rehaussés par l'éclair dans ses yeux et son teint lumineux. Secret de la jeunesse éternelle. Une fleur en pleine floraison qui dure, et durera dans les œuvres innombrables des artistes et écrivains, éternellement.

Shakespeare immortalisa sa beauté dans ses sonnets, et Tennyson révéla son paradoxe de puissance et d'impuissance dans sa poésie.
Leonardo da Vinci saisit sa grace et son mystère pour l'éternité.
Sandro Botticelli rendit un hommage intemporel à sa délicatesse, son rayonnement éthéré et son galbe.
Hans Holbien éternisa son élégance et sa symétrique dans une richesse de couleurs fabuleuses.
Bernini sculpta le désir toujours actif qu'elle évoque, son impuissance, révolte tempérée avec la complaisance.
Vermeer dépeigna superbement son dévouement domestique admirable.
Fragonard peigna son innocence et sa patience.
Boucher présenta généreusement sa volupté, son invitation apparemment inconsciente et intemporelle.
Rossetti dépeigna sa spiritualité sensuelle.
Renoir mit en évidence son parfum naturel, sa douceur de son charme.
Et Klimt vêtit son intimité mais éternisa une sensualité glorieuse sinon éphémère.

Chaque âge a sa découverte spéciale. Les femmes semblent bien plus averties de la profondeur du changement qui les transforment de l'enfance à la femme que les hommes semblent, concernant la profondeur de leur propre transformation à l'âge de la puberté.
Pour une quantité étonnante d'entre nous, notre compréhension des femmes, sinon plus qu'une notion vague, est finalement atteinte à l'âge où nous sommes beaucoup moins capables de les satisfaire entièrement. La Nature ou Dieu semblerait avoir un sens de l'humour cruel, ou un sens de justice poétique. Mais certains hommes peuvent vivre une vie entière complètement inconsciente de la vraie nature et des désirs des femmes.

Elle a toujours été la source de l'inspiration des artistes et des auteurs dans toute l'histoire de la civilisation, et encore plus tôt (Vénus de Willendorf, 24.000 BC - 22.000 BC). Ils lui ont toujours rendue le plus grand hommage et respect, et pour cause.
Une femme est de plusieurs manières puissante, et peut-être pour cette raison elle n'a jamais eu besoin d'être une Déesse déléguée. Comme elle produit la vie, avec le petit goût d'aide masculine nécessaire, n'est-elle pas déjà une Déesse?
Malgré les toutes premières reconnaissances, pour compenser notre manque relatif de potentiel, une ignorance à leur égard, et ce qui pourrait également être une jalousie inhérente depuis la nuit des temps, nous avons ainsi limité la délégation des Dieux et des Prophètes uniquement aux hommes.

Les vieilles habitudes meurent difficilement, particulièrement quand elles sont décrétées par le dogme et la religion. Pourtant l'éducation, l'appréciation et la sensibilité ont toujours eu un effet positif pour corriger quelque peu la tendance. Mais c'est certain que davantage de temps est toujours nécessaire.

Peut-être c'est une erreur de croire que la beauté d'une vraie femme est la victime du temps. La vie en est la victime, mais pas l'essence de la beauté. Chaque moment et chaque âge de la vie d'une femme est particulier, comme une rose de longue floraison qui maintient toujours l'essence de son parfum individuel, et de son rayonnement de jadis, jusqu'à la chute du dernier pétale.
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Text and image- 'Gaea' (la terre) from 'The Elements' © Mirino (PW) October, 2009

2 comments:

Unknown said...

Félicitations, Mirno, pour le texte, généreux dévouement aux femmes, aux idées qu'il contient et pour la belle image.

Parfois je crois etre una Déesse, come tu ecrit; autres fois je ressemble mieux aux amies sorcières, dont nous avons discuté aujourd'hui.
Là, c'est le mystère!

;-)

Mirino said...

Merci Saamaya. C'est gentil.
Peut-être les femmes sont les deux (et plus) à la fois. Ca fait partie de leur charme ambiguë, énigmatique et insaisissable.
L'aquarelle c'est Gaea la terre, des éléments. (L'autre, pas encore publiée, est Hestia le feu, car pour moi la terre et le feu sont féminines. L'eau et l'aire, aussi non publiés encore, plutôt masculins...). Bonne continuation!