Identité


Eric Besson, ancien conseiller des Finances au près de Ségolène Royal, écrivain du livre 'Qui est Mme. Royal?', après que cette dernière ait posé publiquement la question dépréciative devant des ouvriers, 'Besson, vous le connaissez vous?', a justement suggéré récemment qu'il devrait y avoir un débat sur l'identité nationale.

Cette première petite 'polémique d'identité' a eu lieu après que Besson ait quitté le parti socialiste à cause d'une discorde concernant la gérance financière du parti. Ultérieurement il accepta le poste offert par François Fillon (et Nicolas Sarkozy) pour devenir ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire pour le gouvernement actuel (15 janvier, 2009).

Pour ce qui est de l'identité nationale, il ne serait pas seul à penser que la burqa, par exemple, ne correspond pas tout à fait avec l'identité française, ni Européenne.

Certains pourraient suggérer que ceci fasse partie du contrecoup du colonialisme européen. Il y a même d'autres qui croient que les européens doivent être condamnés éternellement pour le 'crime' de colonialisme du 19 ème siècle. J'en suis moins persuadé de la validité de cet argument. 

Si l'Europe a imposé aux colonies ses valeurs, sa culture et même parfois une certaine mesure de sa religion pendant cette époque 'd'expansionnisme', c'est possible qu'en termes de sciences, de technologie, d'ingénierie et d'éducation elle a donné beaucoup plus qu'elle n'en a jamais reçue. Le développement des pays concernés (négatif autant que positif) pourrait en être considéré comme preuve.
Il y a même eu des cas où le mariage entre les cultures (britanniques et indiennes, par exemple) semblait avoir fonctionné à tel point positif que l'aristocratie indienne non seulement acceptait 'l'éducation anglaise' pour leur enfants, éventuellement elle l'avait même exigée.

Considérons également les nombreuses réformes sociales et religieuses qu'Ataturk a établi en Turquie bien avant la deuxième guerre mondiale, en proclamant l'égalité des sexes, en donnant aux femmes le droit de vote et le droit d'être instruites, en prohibant le port du voile des femmes et du fez des hommes, en séparant la religion de la politique, et en remplaçant le code Coranique par le code civil suisse.
Pendant une partie de la même période en Afghanistan, (1919-1929) le roi Amanullah a essayé de  modernisé son pays radicalement en rétablissant des relations diplomatiques, en décrétant l'éducation pour les femmes et en rendant l'éducation générale obligatoire. Lui aussi avait interdit le port du voile des femmes et avait même introduit des écoles mixtes. C'est vrai que par la suite il devait se heurter à beaucoup d'opposition de l'intransigeance des autorités tribales et religieuses, mais cet instinct à moderniser existait bel et bien déjà il y a presque un siècle.

Sans vouloir donner l'impression de la moindre intolérance religieuse, il me semble néanmoins qu'il y ait une régression sociale dans certains pays musulmans due à la pression et à l'influence croissantes de l'extrémisme islamique pendant les trente-cinq derniers années.

L'extrémisme religieux ne devrait jamais être utilisé comme une référence pour valider les idées religieuses qu'il défend. Certains cependant considèrent qu'on doit retourner aux racines, afin de redécouvrir son identité religieuse. Dans ce cas, à partir de quelles racines essentielles faut-il commencer? La logique indiquerait avant la naissance même du Prophète, alors pourquoi pas avant l'ère des Bouddhas de Bâmiyân, ou peut-être avant la naissance d'Abraham, le père des trois religions monothéistes, ou avant la civilisation des Étrusques, ou celle interminable de l'Egypte antique, ou avant l'ère de la Vénus de Willedorf, ou même avant l'Âge de Pierre?.. Où se trouvent finalement les racines de cette identité, la verité religieuse, celle enfin de l'humanité?

Pour empêcher une religion de devenir un dogme impraticable, sans pourtant trahir sa vérité ou perdre sa beauté essentielles, ne devrait-elle pas être permise à évoluer positivement avec la civilisation? Ce processus n'a-t-il pas été toujours naturel et quasi imperceptible à travers l'histoire de la civilisation? Essayer de restreindre ce qui est naturel ne crée que le désordre, la régression, l'hypocrisie et le conflit. La chute de certaines civilisations anciennes en est aussi la preuve.
Nous avons eu, après tout, l'avantage des siècles d'évolution et d'éducation, des 'trials and errors' de l'humanité. Nous sommes parfaitement capables- et peut-être toujours davantage d'ailleurs- de discerner le bien du mal.

Si, par exemple, l'ensemble des musulmans est peu disposé à réfuter catégoriquement l'hypocrisie abominable et le mal odieux d'employer la technologie moderne pour tuer aveuglement au nom de l'Islam autant de personnes innocentes que possible, alors il doit y avoir un problème très sérieux d'identité culturelle, sociale et religieuse.

En tous cas peut-être Eric Besson a raison de croire qu'un débat sur l'identité nationale pourrait être utile. Il se peut quand même que le sujet soit plus profond et moins simple que l'on puisse d'abord croire. 
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 italiano
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La burqa (qui veux dire 'coudre ou replâtrer') a été portée longtemps avant l'Islam. Employée comme protection contre les tempêtes de sable, elle était également portée comme forme de dissuasion contre la possibilité de celles ainsi habillées- les femmes et les jeunes filles- d'être enlevées lorsque leur communauté était envahie par des assaillants. (La dissuasion ayant été l'impossibilité aux tels moments critiques de discerner une jeune femme d'une vieille).
Malgré la croyance de beaucoup de musulmans que le 'hadith' exige des hommes et des femmes un comportement modeste en public, (hijab) il n'y a aucune mention de la burqa dans le Coran.
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Text and image © Mirino (PW) October, 2009

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