Dons et divagations



Comme on peut constater, périodiquement, selon l'évolution des choses, Viewfinder pratique ce que les français maintenant appelent 'Hollande bashing'. Le terme anglais à été aussi utilisé pour Sarkozy car bien des gens y compris certains média ne se sont jamais privés de 'basher' N. Sarkozy sans relâche tout au long de son quinquennat. Ils continuent même aujourd'hui, car les membres du gouvernement sont toujours appréhensifs à l'idée que l'ancien Président ne projette de revenir. Non seulement ils l'accusent d'avoir 'massacré la France', pour citer Michel Sapin, ils essaient par tous les moyens 'légaux' de faire couler Sarkozy et donc la menace qu'il représente à leurs yeux si jamais il compte revenir sur la scène politique.
L'ancien Président est assez intelligent pour interpréter ces préoccupations constantes de la part des socialistes à son égard comme élogieuses, une claire reconnaissance de son importance en tant qu'opposant.

Pendant son quinquennat, ces critiques, ne pouvant pas trouver grand'chose à médire à l'égard de sa politique, ont démontré leur vide intellectuel et leur mesquinerie en se contentant de ne critiquer l'ancien Président que personnellement, y compris sa manière de s'exprimer. Il était même critiqué à cause d'un choix 'malheureux' de restaurant, et le fait qu'il ait accepté une invitation d'un de ses amis, Vincent Bolloré. Que ce dernier soit plutôt de gauche n'a rien changé pour ses critiques inquisitrices. On a tellement médiatisé ce genre de 'péché impardonnable' de N. Sarkozy, que la majorité des français semble avoir été finalement convaincue par le conditionnement médiatique qu'il avait en effet eu tort. On dirait que Sarkozy lui-même en ait été convaincu par ce matraquage inlassable des média concernés.

Naturellement on peut aussi critiquer F. Hollande en tant que personnage. C'est assez facile et on n'aurait pas tort de le traiter de tartuffe sans stature totalement imbu de lui-même malgré le manque de mérite pour justifier tant de vanité. Mais c'est meilleur et autant facile de critiquer sa politique.
A vrai dire F. Hollande n'a aucune politique. Il improvise selon les données, les circonstances et les contraintes autour de ses engagements, c'est à dire ses obligations partisanes et l'idéologie socialiste. Le résultat est un mélange curieux de paradoxes, contradictions et d'incohérences. Ainsi il tourne en rond.

Par exemple son ministre de l'Intérieur, Valls essaie de projeter l'image d'un homme justicier droit et inflexible, tandis que sa ministre de la Justice, Taubira projète l'image contraire, d'une tolérance excessive parfois absurde. S'ils appliquaient leurs tâches respectives selon leurs convictions personnelles, ils s'annuleraient mutuellement, et d'ailleurs c'est quasi ce qui se passe actuellement.
Ce phénomène pourrait être considéré amusant si la situation de la sécurité française n'était pas devenue autant préoccupante par conséquence directe du 'changement'.

Prenons un autre exemple, celui de 'la réforme' de l'éducation nationale. Que l'on prétende pouvoir réformer une telle institution bien ancrée culturellement révèle déjà assez de pompe et de vanité. L'éducation nationale est une énorme responsabilité car bien évidemment elle contribue largement à déterminer l'avenir d'une nation. Les français attendent donc des résultats rapides et positifs d'une prétendue réforme. Mais regardons la manière dont on l'improvise. D'abord on augmente inutilement la quantité d'enseignants. La quantité a même été chiffré lors de la campagne présidentielle par Hollande lui-même.

Cette quantité donc, le produit de 66 000 enseignants avait manifestement bien plus d'importance et de valeur pour le candidat Hollande que son effet, la qualité de l'enseignement. Au lieu de prendre le temps d'étudier soigneusement la question qui mérite quand même davantage de réflexion, on joue déjà avec les chiffres. Les socialistes raisonnent toujours en chiffres. Ils imaginent que l'on est impressionné par les chiffres. Les promesses chiffrées regardant les fonctions publiques sont toujours faciles à faire pour les socialistes. Mais F. Hollande se garde bien de faire des promesses concernant les résultats. On n'a pas besoin de briller pour conclure que le résultat d'une telle extravagance sera davantage de pagaille, davantage de médiocrité et davantage de dépenses publiques gaspillées inutilement.

Mais cette pagaille risque d'être empirée encore plus par des changements d'horaires scolaires imposés aussi sans trop de discussions préalables sur le sujet. En outre elle sera empirée par l'imposition d'une manière politiquement correcte d'enseigner l'histoire. C'est à dire que si certains 'Grands' qui ont aidé largement à forger l'histoire de la France voire le monde ne sont pas totalement admis par l'établissement socialiste, ils n'appartiennent presque plus à l'histoire selon cet établissement. Les révolutionnaires du 18° voulurent faire la même chose de façon encore plus vaniteuse et absurde. Selon eux l'histoire commença bel et bien à partir de leur révolution, mais finalement ce fut une histoire de très courte durée. Néanmoins selon le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, 'la Révolution n'est pas terminée'... Comme si déjà elle n'avait pas assez durée ainsi.

On retrouve donc relativement la même mentalité chez les socialistes d'aujourd'hui, et ironiquement ils se considèrent toujours 'progressifs'. Depuis la fin du 18° ils n'ont pas cessé de vanter leur progressivité, et ce n'est même pas encore terminée!

De même que le fameux 'changement', leitmotiv de la campagne de Hollande, n'a jamais été qualifié. Evidemment il y aurait un changement, mais non nécessairement pour le mieux, ce qui a toujours été bien prévisible pour les mieux avisés.

C'est fort possible que dans l'intérêt de la République, la Révolution Française à été toujours beaucoup trop amplifiée en valeur positive malgré les faits historiques bien moins louables. A cause de ceci elle persiste à influencer la mentalité des français et à faire perpétuer l'increvable 'exception française'. Ainsi on accepte toujours sans trop de complexe le communisme français. Au fond on sent une vague obligation d'accepter la naissance 'glorieuse' de la liberté, la fraternité et l'égalité, quand finalement il aurait été bien plus méritoire de ré-analyser de façon plus objective et honnête les faits historiques de cette période fatidique.
Pour cette raison sans doute, Monsieur Peillon peut écrire sans aucune réserve, que 'La Révolution Française n'est pas encore terminée'..

Mais retournons à F. Hollande. Le Président est un socialiste convaincu. Par extension il ne représente que les socialistes convaincus et le parti socialiste. D'ailleurs il l'affirme lui-même. Aujourd'hui donc c'est probable que seulement un cinquième de la population française avouerait sans trop d'enthousiasme être plus au moins représenté par lui.

Le changement que F. Hollande a réussi à vendre consiste en rien de plus imaginatif que la taxation. Il taxe la réussite pour récompenser l'échec, la défaillance. Ainsi la concurrence est incompatible avec le socialisme. Les socialistes ne comprennent pas la compétitivité car l'idée de réussite individuelle est hors de leur portée idéologique. C'est pour ceci qu'ils ne supportent pas ceux qui en tant qu'individus ont la capacité et le talent de réussir et d'établir une fortune, surtout si ces dernières ne sont pas partisans de socialisme. Ou les socialistes veulent qu'ils paient très cher le privilège de jouir de leur propre réussite, ou ils les obligent à devenir des exilés, un peu comme les derniers aristocrats du 18°.

F. Hollande ne fait plus de promesses. C'est trop risqué. Mais il continue magistralement à vouloir rectifier ce qu'il estime être les torts financiers desquels les uns et les autres pourraient en souffrir. En somme Il tente d'achèter leur faveur généreusement avec l'argent raclé de la classe moyenne. Malgré les sifflets qui l'ont accueilli dernièrement chez les éleveurs, par exemple, il a décidé ainsi de les aider. 'On doit encourager l'élevage', comme si les veaux représentaient les futurs socialistes.

Principalement F. Hollande joue constamment pour gagner du temps. Tout ce qu'il fait est ainsi calculé. C'est calculé pour perpétuer le socialisme, ce qui veut dire son règne. Tout en évitant donc de faire des promesses, il trouve les phrases formules telles que- 'mon intention est de...'. Et ces intentions sont projetées loin dans l'avenir, bien au delà des prochaines élections de 2017. Récemment il a même mentionné la date 2050 comme s'il était une divinité immortelle. Prudemment donc il dit qu'il a l'intention de renverser la courbe du chômage dans un certain délai. C'est raisonnable. Mais il est également assez gonflé de déclarer qu'il a l'intention de renverser le réchauffement planétaire pour sauver le monde. Pour qu'il puisse réaliser toutes ses bonnes intentions voire miracles donc, naturellement il faut continuer à voter pour lui.

Pendant sa campagne présidentielle F. Hollande avait le soutien incontestable d'une très grande partie des média, surtout les média télévisés. Non seulement il a été lancé par ces média, on a constaté qu'il a été même fabriqué par eux comme un flambant produit socialiste rénové. Cette fabrication continue, car on refuse catégoriquement d'admettre que F. Hollande a le moindre défaut, que l'autorité lui manque, etc. Loin d'eux d'oser même imaginer qu'il pourrait en somme être un imposteur.

Mais lorsque un chef d'Etat déclare haut et fort qu'il va 'punir' un autre chef d'Etat, même si- ou surtout si ce dernier est un criminel, on parle quand même au nom d'une nation. Si en réalité la menace de punition vaillamment brandie publiquement pour un crime contre humanité dépendait uniquement sur la décision et l'engagement d'une autre nation, dans ce cas les États Unis, alors on est coupable d'une faute grave, car on a miné carrément la crédibilité de la nation que l'on est censé représenter. La nation entière devient alors l'imposteur.


Comme postscriptum j'ajoute ce que j'ai écrit auparavant à ce sujet. François Hollande a été élu Président de France, et même si sa marge de victoire était très maigre, évidemment beaucoup de français ont sincèrement cru à ce changement promu.
Comme je ne me gène pas pour exprimer mes opinions, estimant aussi que c'est un devoir dans un pays démocratique, j'invite ceux qui ne sont pas d'accord avec moi à s'exprimer aussi librement, dans le but d'équilibrer davantage les points de vus.
Sans de telles réactions sensées, on pourrait toujours conclure que la majorité des lecteurs des opinions comme celle-ci ne trouve rien à opposer aux arguments.

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Opinion and images 'modifiées' © Mirino. October, 2013

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