La Chute des Anges

Lucifer, réputé être le plus fort et le plus beau de tous les anges, se considérait trop important pour être au service de l'homme mortel et trivial, comme lui avait commandé Dieu, et comme c'était toujours entendu. Car les anges sont les messagers, les porteurs du verbe de Dieu, les serviteurs.
Lucifer cultivait donc son orgueil et influençait d'autres anges rebelles pour défier la volonté de Dieu, ce qui déclencha la guerre entre Lucifer, ses séides (Belzébuth, Bélial, Abaddon), et l'archange Michel et les fidèles de Dieu. Ces derniers réussissaient à chasser Lucifer ainsi que tous les anges rebelles à Dieu, à jamais du ciel.
Lucifer était destiné à devenir l'opposé de Dieu. Il incarne le diable, Satan dont les lettres pourraient signifier: Sacrilège, Athéisme, Turpitude, Antéchrist, Négation.

Si selon la loi de la polarité, Satan est le 'mal nécessaire', la chute de Lucifer ne serait-elle pas un événement de principe précipité par Dieu lui-même? Ce mal nécessaire comme l'exemple essentiel que l'homme a besoin pour mieux s'orienter 'tant bien que mal' sur le chemin de sa propre vie?

C'est en effet un message primordial. Peut-être le plus fondamental des tous ceux qui constituent les religions de l'homme.
Si être religieux est croire en une doctrine établie, personne n'a besoin d'être religieux pour en tirer cette leçon, tant qu'elle est essentielle et évidente. L'humilité ne dépend pas sur la théologie. Elle dépend sur une conviction personnelle que l'on n'est pas grand chose par rapport aux merveilles qui nous entourent, à la vie même, à la beauté du monde, à l'ordre planétaire incroyable, aux mystères de plus en plus vastes qu'au fur et à mesure que nos capacités de comprendre progressent pour pouvoir commencer à les discerner, semblent toujours nous fuir encore plus loin.
Elle dépend aussi sur la conviction que nous sommes quand même une partie infime mais essentielle de cette merveille, et que peut-être, sans le savoir, ce chemin sur lequel on s'oriente, tant bien que mal, est déjà bien tracé.

Le destin fatal des anges déchus projette la lumière de sa braise dans les coins sombres où se trouvent les négationnistes, les orgueilleux, ceux qui commettent le mal au nom de Dieu. Prétendre ainsi que l'on a des droits divins de s'imposer, de tuer, de ne pas respecter ou tolérer la vie ou le droit d'exister des autres, de répandre la haine, c'est défier Dieu. Et dans cet égard il n'y a jamais deux côtés, l'un qui a raison, l'autre qui a tort. La vanité de ceux qui prétendent- ou veulent bien le croire- mériter le paradis éternel, même pas pour avoir fait du bien aux autres, mais pour leur avoir fait du mal, est encore plus condamnable que celle de Lucifer. Autant que ceux qui prétendent être le bras droit du Seigneur pour mieux subjuguer un peuple sous le joug de la tyrannie. Ils sont tous les séides du mal.

La vie est bien trop précieuse pour être ainsi abusée. Même si la conception du paradis céleste et de l'enfer abominable n'est qu'une conception spirituelle et métaphysique, mieux ne pas se tromper dans sa vie pour ne pas alors courir le risque de se tromper dans sa mort.

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Text and Image © Mirino (PW) March, 2009