Abus










Une partie du discours fameux de Robespierre, celui qui a décidé le sort irrévocable de Louis XVI est le suivant : 
'Louis ne peut donc être jugé, il est déjà condamné; il est condamné, ou la République n'est point absoute. Proposer de faire le procès de Louis XVI, de quelque manière que ce puisse être, c'est rétrograder vers le despotisme royal et constitutionnel; c'est une idée contre-révolutionnaire car c'est mettre la révolution elle-même en litige. En effet, si Louis peut être encore l'objet d'un procès, Louis peut être absous; il peut être innocent; que dis-je! il est présumé l'être jusqu'à ce qu'il soit jugé. Mais si Louis peut être présumé innocent, que devient la révolution? N'est-elle pas encore incertaine et douteuse?'

Ne peut on pas faire un parallèle entre cette manière de congédier les principes fondamentaux de la justice pour la cause idéologique de la Révolution Française, avec l'abus de la justice française aujourd'hui en ce qui concerne l'ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, aussi pour défendre les intérêts d'une cause, celle du socialisme français?
Car lorsque les idéologues sont convaincus du bien fondé de leur idéologie, ceux qui à leurs yeux pourraient représenter une menace sérieuse, devraient être sinon décapités, certainement éliminés politiquement, et tous moyens deviennent donc bons pour essayer
de le faire.

Après la nomination de Manuel Valls comme premier ministre, on a
été persuadé, pour cause, que la ministre de la Justice, Mme Taubira, serait remplacée. Curieusement, après avoir clairement menti
aux français, ce qui est inacceptable pour une personne censée représenter la justice qui doit forcément incarner la vérité, elle a néanmoins pu garder sa fonction ministérielle. Si on pose la question pourquoi, ne serait-il pas raisonnable d'arriver à la conclusion que Mme Taubira est trop au courant de certaines procédures judiciaires douteuses pour que l'on puisse se priver de son 'expertise' dans la matière de la justice?

Depuis l'élection par défaut de F. Hollande, aussi grâce à une marge de victoire de 1.67%, ceux qui prétendent représenter la justice se sont acharnés à trouver de quoi pour incriminer l'ancien Président. Parfois leur zèle semble avoir eu un effet négatif sur leur sens de jugement, car il y a un manque de logique et de cohérence à l'égard de certaines accusations. Au moins une (parmi trop) a été congédiée legalement en tant que non-lieu, mais curieusement elle revient comme si on n'accorde aucune importance aux décisions judiciaires préalables.

Avant la plus récente mise en scène prétendue judiciaire mais honteusement injustifiée, (garde à vue de quatorze heures suivie par une convocation de deux juges à 2 heures du matin qui ont mis en examen Monsieur Sarkozy sans aucune autre formalité, et sans lui accorder aucun recours légal) l'ancien Président lui-même a souligné de manière convaincante l'absurdité de cet acharnement, l'incohérence et le vide du contenu des charges prétendues contre lui, grâce à la publication d'une Tribune assez brève.

Après cette toute dernière épreuve l'ancien Président a eu l'occasion de répondre aux questions des journalistes sur TF1 le 3 juillet, 2014. Encore une fois il a critiqué la partialité évidente de ceux qui prétendent représenter la justice, et le manque d'application des principes essentiels de la justice.

Par la suite le premier ministre Manuel Valls a déclaré qu'il veillera à que le principe de la présomption d'innocence soit respecté mais que 'les faits sont très graves'. Il y a deux contradictions évidentes dans cette déclaration. Si la justice française fonctionnait correctement, elle n'aurait aucun besoin que le premier ministre veille sur quoi que ce soit à son égard. Et un premier ministre n'applique aucunement le principe de la présomption d'innocence en évoquant la gravité des 'faits'. De quels 'faits' le premier ministre fait-il donc allusion?

Les uniques faits qui apparaissent évidents sont ceux de l'abus et la manipulation de la justice. Où est le respect du principe de la présomption d'innocence, le respect de la vie privée, et le respect de la confidentialité des conversations entre un client et son avocat lorsqu'on met sur écoute pour des mois durant un ancien Président de la République ainsi que son avocat? Où est l'impartialité de la justice lorsqu'on s'acharne à trouver de quoi pour le culpabiliser, tout en ignorant ou congédiant les délits et des mensonges pratiqués par ceux de son propre camp?

Si les principes essentiels de la justice sont ainsi bafoués, il n y a plus de justice. Personne ne peut se fier à elle, et par conséquent la démocratie française elle-aussi est sérieusement minée et menacée.
L'ironie c'est que si le chef de l'Etat avait assez de stature pour laisser tranquille l'ancien Président, ce dernier aurait moins ressenti le besoin de retourner sur la scène politique.
Par contre de subir un tel traitement et de voir ce qui se passe en France, la nation à laquelle il avait tant donné, et pour laquelle il était prêt à donner encore davantage, malgré l'opinion de ses détracteurs et ceux dont les ambitions personnelles les incitent sans aucun état d'âme de le trahir, revenir pour Nicolas Sarkozy est devenu un devoir obligatoire.
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Text and image © Mirino. July, 2014

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