Le pouvoir



L'abus de pouvoir l'annule. Car lorsqu'on va à l'encontre des intérêts d'un individu, d'une entreprise ou d'une nation, on va forcément à l'encontre de son propre pouvoir.

On a vu les résultats dramatiques de l'abus de pouvoir en Lybie. On assiste toujours à ce phénomène à l'égard de la Syrie. La division du pouvoir au Liban est aussi préoccupante où le Hezbollah a sciemment gagné la confiance des naïfs pour accaparer petit à petit le pouvoir libanais, non pas pour le bien du Liban- jadis la perle multiculturelle exemplaire du Moyen Orient- mais pour le bien de l'Iran et de la Syrie. Cette dernière n'a jamais renoncé à ses aspirations et ses revendications à l'égard du Liban, bien qu'elle soit débordée par les éléments qui risquent éventuellement de l'engouffrer, car Bachar el-Assad, lui aussi, a abusé outre mesure de son pouvoir.

En ce qui concerne certains syndicats français aujourd'hui, ce n'est point évident que leur mentalité ait évoluée (depuis la révolution industrielle) pour le bien de qui que ce soit à part d'eux mêmes. Comme toujours ils veillent sur leur pouvoir syndical, qui veut aussi dire leurs intérêts idéologiques.

La compétitivité française, déjà bien minée par les charges, l'augmentation des taxes et les prélèvements obligatoires, est aussi la victime des syndicats. Évidemment par extension on mine les intérêts des employés. Généralement on réduit leur incitation à travailler davantage, autant à cause du matraquage fiscal et le fait que leurs salaires sont évidemment déterminés par la réussite des entreprises qui les emploient, qu'à cause des considérations syndicales purement idéologiques. Refuser le droit à ceux qui veulent travailler le dimanche est un exemple qui défie toute logique et bon sens économique.

Il y a bien des années, quand j'ai enseigné une fois ailleurs, j'ai été obligé d'assister à un meeting syndical. Déjà j'ai pensé à quel point cette obligation a été incongrue privant mes élèves de leur cours. Mais ce que j'ai entendu à cette réunion m'a ôté le peu de confiance qui me restait à l'égard des syndicats et leur raison d'être.
C'était manifeste alors qu'ils ne se souciaient point de qualité. Comme les socialistes français d'aujourd'hui, leur critère était la quantité. Par exemple ils se vantaient d'avoir obligé un établissement de réembaucher un alcoolique que les autorités concernées avaient pour bonne raison congédié. Pour les syndicats de cette époque c'était donc un exemple d'une grande réussite. Une façon curieuse d'assurer les enseignants qu'ils n'avaient rien à craindre, qu'ils pouvaient se comporter comme bon leur semble. Leur avenir est totalement assuré grâce au pouvoir divin du syndicat qui veille sur leur intérêts, mais non pas nécessairement sur ceux des élèves.

Même s'il n'y aurait aucun âge d'or qui pourrait jamais justifié un tel critère, la situation aujourd'hui, la concurrence européenne et mondiale rend cette mentalité encore plus obsolète, irresponsable sinon quasi criminelle. Les syndicats sacrifient leur propre pouvoir quand ils sacrifient leur sens de responsabilité, qui doit forcément inclure les intérêts du pays sur lequel ils dépendent. Ils annulent leur raison d'être quand ils donnent priorité à une idéologie politique qui va de pair avec leur pouvoir.

Veiller sur les intérêts des employés doit être totalement apolitique. Avec le pouvoir vient forcément la responsabilité. Abuser de son pouvoir est abuser de soi-même. Contribuer à créer un climat économique négatif incitant des entreprises à renoncer à investir pour être plus compétitive, ou à les pousser à la faillite ou à partir pour s'installer ailleurs pour leur propre survie, n'arrange rien pour personne.
A quoi donc servirait le pouvoir syndical si toutes les entreprises partaient ailleurs? Cela deviendrait un pouvoir atrophié. Les syndicats n'auraient plus rien à faire. Ils auraient supprimé leur vocation et leur raison d'être.

Naturellement la même chose s'applique à celui censé gérer un pays. Le Président français, par exemple, le 'Rain Man' qui excelle dans la médiocrité. Même s'il avait une volonté de fer pour sortir le pays du bourbier où il se trouve actuellement, F. Hollande est trop profondément coincé, non uniquement à cause de ses propres limitations flagrantes et son idéologie socialiste absurdement périmée, mais à cause de ses alliés communistes et verts-rouges, et à cause des exigences des syndicats. 

L'abus de pouvoir du Président lui-même est aussi péniblement évident. C'est la pratique d'une politique myope déterminée par les chiffres, la peur et le manque de confiance. Manifestement F. Hollande pense que c'est primordial de racler l'argent des contribuables et des entreprises par tous les moyens possibles, au lieu de leur donner l'opportunité de respirer, dépenser, investir, élargir, développer, embaucher de nouveau et réussir pour le bien de tous.

C'est un abus de pouvoir pour lequel F. Hollande payera cher les conséquences. Car partager parcimonieusement le maigre poulet mal cuit ne sert à rien. En tuant et en déplumant cette pauvre volaille française au lieu de la mieux nourrir et de lui donner plus de liberté pour qu'elle puisse pondre davantage d'œufs de qualité y compris quelques-uns en or, et faire davantage de poussins autant prometteurs, le chef d'Etat démontre qu'il n'a pas confiance en la nation qu'il est censé représenter. Dans ce cas jamais il ne sera réélu, et ce sera tant mieux pour la France et pour l'Europe.
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Text and image (montage) © Mirino. October, 2013

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