J'ai déjà fait allusion à la
Polarity, et comme ce phénomène est aussi en constante évolution. C'est un sujet qui m'a toujours fasciné. La polarité physique et mentale intrinsèque à la nature, à la vie, et aux mouvements planétaires de l'univers. La polarité du raisonnement, de l'intellect; la polarité métaphysique et religieuse. L'idée fondamentale que rien ne peut exister ou avoir un sens réel sans l'existence de son opposé.
Cet équilibre essentiel à la nature a sa propre continuité évolutive. Souvent nos enfants rejettent nos valeurs, par exemple. Parfois sinon toujours ils doivent le faire, pour développer les leurs, et ainsi va l'évolution, même si ça peut aussi provoquer irrévocablement une répétition variable (évolutive) de l'histoire.
Nous entendons prononcer assez souvent en France le mot
égalité. Mais la réalisation de cet idéal nous échappera toujours, car elle est naturellement irréalisable. D'ailleurs si tout le monde était pauvre, il y aurait de l'égalité, mais aucun espoir, aucun futur. Si tout le monde était riche, il y aurait de l'égalité, mais aucun espoir, aucun futur, aucune incitation d'aller au delà, de se surpasser. Le monde serait banal, invariable, stérile. Car tout est relatif. L'égalité est un idéal louable en théorie, un principe nécessaire en termes de justice, et d'opportunités scolaires, ou appropriée comme partie d'une devise, mais autrement elle est carrément contre nature. De même que la nature ne reconnaît pas le hasard, elle ne peut jamais faire en sorte, n'en déplaise à l'homme, que l'égalité règne. Nous sommes donc ce que nous sommes, selon ses lois, ses dons et selon les circonstances, et aussi selon nos propres qualités, capacités, nos expériences, et notre volonté déterminées par notre propre caractère. L'égalité se condense uniquement au fait que la nature nous accorde le cadeau précieux de la vie elle-même.
Dans ce monde qui semble se réduire au fur et à mesure que la communication et la facilité avec laquelle on peut voyager s'améliorent, il y a forcément une accélération d'évolution sociale et économique. Les vieilles idéologies de gauche et de droite, par exemple, bien qu'essentiellement fondées dans les histoires des parlements des démocraties mondiaux, et donc le raisonnement intellectuel de l'esprit politique, ont moins de raison d'être dans un monde moderne où elles semblent être destinées à devenir quasi obsolètes. Ceci à cause des circonstances et des contraintes sociales et économiques aussi externes qu'internes. Dans le monde d'aujourd'hui, les nations démocratiques ne sont plus les îlots où on peut continuer inlassablement à basculer politiquement à gauche et à droite selon nos idées parfois erronées des besoins.
Quand la gauche est contrainte de relancer l'économie, ou la droite est contrainte d'appliquer davantage de 'justice sociale', ne peut-on affirmer que l'importance de la tendance politique a nettement diminuée? Dans ce cas le critère d'aujourd'hui consiste de la personnalité du chef d'Etat, sa volonté, ses capacités, son intégrité et sa stature, et non sa couleur politique.
La situation économique et sociale mondiale nous empêche de retourner au passé. Fermer les yeux sur les réalités du monde en essayant d'appliquer des idéologies dépassées et donc inadéquates serait fatal. Les enjeux ne le permettent plus. Ils exigent tout simplement la meilleure méthode possible, la meilleure solution, le meilleur choix- qui n'ont plus rien à voir avec l'idéologie classique de gauche ou de droite.
Nous étions tous réveillés brutalement par les conséquences de la crise et par le fait que ce qui n'est pas bon pour les Etats Unis, n'est pas bon pour l'Europe, et par extension pour le monde entier. Nous commençons alors à apprécier à quel point les nations et continents du monde sont liés. Mais les vieilles habitudes meurent difficilement. Si les nations européennes commencent à peine à réaliser ceci par nécessité, il est moins évident ailleurs où l'évolution sociale a été freinée par la tyrannie lamentablement dépassée, ou par les vieux vestiges du communisme, et par la régression provoquée par le fanatisme religieux.
L'objectif isolationniste de monopoliser est aussi voué à un échec éventuel, car la nation qui en profite sinon en abuse, doit toujours compter sur ses clients. S'il s'agit d'un pouvoir d'énergie, par exemple, il ne peut que durer tant qu'il y a une demande, tant que les clients n'ont pas trouvé leurs propres ressources ou une substitution d'énergie renouvelable, et tant que subsistent de telles ressources naturelles.
Nous revenons donc toujours à la nature, car c'est toujours elle qui gouverne et qui tranche finalement. L'enjeu nouveau de l'Europe a donc bouleversé nos valeurs traditionnelles. Dans la zone euro un pays ne peut plus jouer sur ses taux d'intérêts nationaux selon ses propres besoins ou faiblesses économiques. La concurrence est donc plus directe que jamais. Plus que jamais elle fait partie de la richesse de l'Europe qui déterminera obligatoirement l'excellence des produits européens.
Sans les entreprises compétitives et donc performantes, un pays européen ne peut plus survivre. Ce ne sont plus les mesures sociales ou les menaces des syndicats qui peuvent changer ce fait. Ces vieilles réactions classiques ne peuvent que rendre pires de telles situations.
Mais les idées et la philosophie d'
Adam Smith sont toujours aussi valables et applicables sur la scène européenne et mondiale, qu'elles le sont sur la scène nationale. Le principe sous les auspices moraux reste inchangé.
Inutile à ajouter que sans les entreprises compétitives et performantes il y a moins de revenus et davantage de chômage, ce qui compromet tous les projets d'amélioration de la fonction publique et bien entendu de la mythique justice sociale.
Il est donc primordial d'inciter les entreprises à faire face au défi pour être parmi les meilleures en Europe selon leurs spécialités.
Ce mois ci, pendant son discours annuel à l'Assemblée générale du MEDEF, Laurence Parisot, femme compétente et intelligente, a prononcé deux phrases signifiantes : "L'Europe est la première puissance commerciale du monde." et : "Le protectionnisme serait désastreux."
En effet ceux qui songent à pratiquer le protectionnisme se retrancheraient dans un mythe du passé évitant d'assumer leurs responsabilités et de faire face au nouveau défi mondial.
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Text and image © Mirino. February, 2012