On la dirait, mélangé avec une bonne dose d'ironie, et on est servi presque tous les jours. Lorsqu'on en est trop servie et on la déteste, c'est d'autant normal de vouloir la faire remarquer.
Une des dernières séances orchestrées, était (pour certains esprits) encore une victoire pour la cause palestinienne. La recette n'a pas changé. On provoque les Israéliens et on ajoute encore quelques victimes aux listes des 'martyrs', et c'est forcément la victoire, car Israël, piégée de nouveau, est discréditée de nouveau, donc encore plus vulnérable, et ceci soutenu par quasi tous, y compris, comme d'habitude, les N.U. Mais ces dernières n'ont jamais fait de cadeau à Israël, et lorsqu'elles croyaient être en mesure de le faire en 1947, comme si un tel geste ne pouvait que venir d'elles et n'avait pas grand chose à voir avec les israéliens eux-mêmes, la Ligue Arabe le refusait en bloc. Depuis Israël, et bien entendu les Palestiniens, sont obligés de vivre avec les négatives conséquences interminables, sans trop d'engagement des N.U., ni pour l'un, ni pour l'autre. Le prix, en ce qui concernent les Israéliens, pour le privilège d'y vivre. Et un comportement curieusement ambiguë de la part des N.U. à l'égard général de cette question épique.
L'ironie, c'est que malgré eux, et au fond, les Palestiniens ne peuvent pas vivre sans Israël, et on dirait que les pays Arabes ne peuvent pas vivre sans leurs éternels bouc-émissaires palestiniens.
Puis on a toujours la triste affaire
Polanski, le célèbre cinéaste toujours assigné à résidence en Suisse. Un crime avoué, une première peine purgée, un arrangement privé établi entre coupable et victime, mais ça ne suffit pas pour le système de 'justice' Californien qui semble s'acharner à vouloir le détruire totalement. Nous lisons des commentaires de certains Californiens convaincus que jamais
Polanski n'aura le bénéfice d'un procès juste et impartial en Californie.
Et en même temps, pendant que les chiens enragés déguisés en bons coeurs crient au scandale et attendent avec impatience leur tour de mettre en morceaux ce 'criminel impardonnable' (mais ils étaient où quand le gang Manson faisait leur affaire atroce quasi tranquillement?) les innombrables prêtres pédophiles ne semblent pas être en mesure d'inciter autant de haine.
Pourtant, se rapportant seulement à un cas parmi des mille, plus de 200 jeunes handicapés étaient systématiquement abusés sexuellement par un prêtre Catholique en Wisconsin, USA, qui non seulement n'a jamais été puni, mais il n'a jamais été déchu de sa prêtrise.
Si le Vatican commence à peine à faire face à ce fleau, avec un peu trop de retard, c'est parce que les bons vieux remèdes pour sauver la face et la réputation de l'Eglise, ne fonctionnent plus, et qu'aujourd'hui c'est bien plus difficile de cacher quoi que ce soit.
C'est fini donc de faire partir d'un pays à un autre un prêtre pédophile, ou d'offrir des sommes considérables d'argent pour acheter le silence, comme si le silence à ce sujet diabolique n'est pas un crime aussi odieux.
Citant un article de Philippe Coste de l'Express (29 Avril, 2010) "L'homme qui accuse le Vatican", où l'avocat américain Jeff Anderson a établi l'évidence que le Saint-Siège est le pivot d'une conspiration du déni :
"C'était de petites gens, affolés par la dépression de leurs fils, qui avaient caché ces viols pendant des années. L'évêché avait muté le prêtre avant de leur poster un chèque de 2000 dollars. Moins d'un mois plus tard, alors que le lawyer s'apprête à recevoir un dédommagement d'un million pour son client, l'avocat de l'Eglise lâche ce mot malheureux : 'J'attends, en contrepartie, le silence habituel.' Les yeux de Jeff brûlent encore de colère : "Habituel!? J'ai convaincu la victime de refuser le chèque, convoqué la presse et mis le feu au tribunal. Le silence, c'est un crime, et je ne suis pas payé pour ça."
L'ironie, c'est que malgré les efforts de certains rares représentants authentiques de la justice, non seulement ce silence règne toujours, mais on se persuade que celui directement lié à cette particulière affaire abominable de Murphy, est l'épitomé même de grandeur et de bonté.
Moins choquante, mais peut-être aussi mise dans les oubliettes, est la question de la
burqa. On a même l'impression que l'on ait fait marche arrière prétendant qu'une telle loi pour l'interdire serait 'inconstitutionnelle'. Mais cette prison mobile ne représente pas seulement un risque de sécurité et de santé; pas seulement un rappel constant et peu judicieux de servilité imposée sur la femme; elle est surtout une arme politique imposée sur les propres fondements de la démocratie. Cette dernière raison devrait suffire à elle toute seule pour que la burqa soit interdite en Europe toute entière.
L'ironie ici, c'est qu'il y a trop de femmes musulmanes militantes qui veulent continuer à la porter, peut-être plus pour la 'cause politique' que pour leur maris, et comme si la burqa s'agissait aussi de leur identité, ou de leur non identité.
Evidemment il y en a beaucoup d'autres exemples, comme l'exploitation de l'accusation de 'racisme' comme arme politique, surtout quand les sacro-saints accusateurs n'ont aucune autre arme d'opposition politique digne et plus intelligente.
Et combien de chef d'Etats aujourd'hui, y compris celui des Etats Unis, qui trop soucieux de leur image publique, ne montrent pas leur tendance tartuffienne?
Exemple: On condamne, naturellement pour bonne cause, BP à un enfer éternel de procès légaux, faisant ainsi plaisir au petit peuple, quand l'ampleur de la catastrophe aurait nécessité plus rapidement une aide et une coopération réelles des moyens techniques sous-marins sophistiqués.
Puis, pour en finir, nous avons aussi notre chère monnaie unique dont on ne devrait pas trop en parler, sans risquer à provoquer encore une chute de sa valeur.
Au détriment de la plupart des pays européens, sauf peut-être l'Allemagne qui a toujours prôné une monnaie forte, la BCE n'a pas cessé de la soutenir hors de proportion avec ses taux d'intérêt forts depuis trop longtemps. Cette habitude, 'pour que le monde ait confiance en l'euro', (sinon avec l'ambition cachée de remplacer le dollar comme devise internationale) a continué jusqu'à la crise économique mondiale, et comme des vieilles habitudes meurent difficilement, la BCE n'était pas trop pressée de lâcher les rênes. La zone euro serait forcément donc la dernière à en sortir, mais on n'en est pas encore là, car en conséquence l'Europe est trop endettée, commençant bien évidemment avec la Grèce, avec une dette impossible à rembourser.
L'ironie dans ce cas, c'est que l'euro tombe finalement à sa juste valeur établi au début. Il est même probable que cet été nous allons accueillir enfin en Europe quelques touristes américains. Il a fallu donc la crise monumentale de la Grèce, au dessus de la crise économique internationale, pour revenir au point de départ, et cela n'a certainement rien à voir avec la politique myope et isolée de la BCE, où depuis, on dirait, là aussi le silence règne.
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Text and image (1979) © Mirino (PW) June, 2010