Pensées printanières



Chaque année on est pris de court à nouveau, on ressent la même chose, la confiance et le bonheur mélangés avec une nostalgie d'accueillir le printemps. On se répète donc, on radote un peu sans doute. Mais aussi du chant clair et doux des oiseaux matinaux, et de ces fragrances, émanent tant de souvenirs, et peut-être que c'est pareil pour la plupart de nous en Europe qui ont la chance de pouvoir se rappeler avec tendresse des printemps de notre jeunesse.


L'odeur de l'herbe fraîchement coupé, de la fumée des feux consumant des nouvelles pousses taillées, des aromatiques que l'on ajoute de nouveau à la salade. Et comme si par magie, car il parait être trop soudain que les arbres fruitiers nous régalent encore avec leur spectacle éblouissant de floraison, et ici les frênes de montagnes en ajoutent portant leurs élégants manteaux blancs.


La saponaria et l'aubrieta gracient les rives rocheuses de nouveau. C'est surtout cette dernière dont la couleur à une luminosité quasi électrique aux crépuscules qui me fait songer au jardin de ma jeunesse.


On pense encore au paradis, à la beauté forcément éphémère, et au cycle de la vie. C'est aussi le paradis des souvenirs que l'on conserve précieusement dans un coin velouté et douillet de nos esprits.


Par rapport à cette force splendide et universelle, et aux tels souvenirs si tendres, toutes les prétentions vaniteuses, et surtout celles malveillantes, sont carrément l'inverse, mais on radote encore..


Text and images © Mirino, April, 2016

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