On se rappelle de la détermination forte et sincère de Nicolas Sarkozy lorsqu'il a été élu Président de la France. C'était bien entendu avant que la crise économique imprévue frappe cruellement le monde, en plus des autres préoccupations belliqueuses bien graves. Naturellement tout le monde a été pris de court, Sarkozy inclus. Mais il a gardé le cap, malgré l'obligation de s'adapter aux exigences des circonstances extrêmement difficiles. Pendant le pire de cette période on dirait que l'opposition n'existait point. Tant que l'on sache, il n'y avait aucun son de leur côté, aucun engagement, aucune suggestion pratique, aucune aide.
Pendant sa campagne Sarkozy n'a pas employé de slogans. Il n'y avait pas de 'Yes we cans' déléguant en somme la responsabilité aux peuple des reformes extravagantes pendant une des pires 'made in America' crises financières jamais enregistrées. Sarkozy n'a pas donné priorité nécessairement aux considérations internes plutôt qu'à celles représentant l'un des plus importants dangers depuis la seconde guerre mondiale que doit faire face le monde démocratique.
Si Sarkozy avait un slogan il ne serait pas créé par une agence spécialisée à la création de l'image. Il aurait été personnel, sincère et surtout non exprimé. Il aurait été 'Yes, I can'. 'Oui, je peux faire en sorte que les choses bougent positivement de nouveau après les années dormantes de 'mitterandchiracism'. 'Oui, je peux faire des reformes si nécessaires.' Oui, je peux inciter les meilleurs de l'opposition de faire partie de mon équipe'. 'Oui, je peux aider à déléguer les positions de responsabilité aux vrais talents de l'opposition comme Dominique Strauss-Kahn.*
'Oui, je peux faire de mon mieux pour faire face aux vrais problèmes de la France et du monde'.
Pendant ce temps l'opposition attendait dans les coulisses. Elle attendait la meilleure occasion pour jouer leur rôle classique, pour se manifester enfin, pour prendre avantage d'une opportunité au moment propice. C'est quand le peuple, déjà las et impatient après quasi deux ans d'efforts à serrer la ceinture, s'adaptant à une crise économique parmi les pires jamais subies, sont bien plus faciles à persuader, manipuler et exploiter. Naturellement ils sont prêts à écouter les autres et de vouloir croire à des miracles et des mirages. Mais il faut éviter les illusions. Il faut écouter attentivement ce que l'opposition propose.
L'alternance politique est essentielle en démocratie. Il est de notre devoir alors de considérer très attentivement les propositions de l'opposition en préparation des prochaines élections.
Que sont donc ces propositions? Qu'est ce que c'est sa politique d'alternance?
On n'entend que les critiques et les affirmations vagues et fausses. Rien donc de nouveau. "La République est abîmée" (Ayraut). "Il faut réparer les dégâts qu'on a fait à la République" (Royal). "Il est temps de se regrouper autour des valeurs fondamentales aujourd'hui". "Nous serons demain dans la rue aux côtés des syndicats" (Ayraut). Les mêmes formules vides, surtout cette dernière qui ne peut guère être considérée inspirée ou flambante neuve dans son originalité.
Même François Bayrou, au milieu de nulle part, dérive sur un bateau de la même taille avec son dernier crie: "Dans la vérité des attitudes et des valeurs"...
Rien donc de réelle, de concrète, à part des bruits qui démontrent que les autres partis manifestent leur présence de nouveau- et ceci après qu'un gouvernement élu ait fait face avec courage, application et vrai engagement pendant une période extrêmement difficile dans tous les égards- sans aucune aide réelle d'une opposition quasi inexistante.
Car il y a des moments, des périodes, où les parties politiques de toutes tendances devraient s'unir et manifester leur solidarité, surtout contre toutes les menaces externes quelles qu'elles soient. Mais aujourd'hui il semble que tous les prétextes soient bons à exploiter, dans le but de gagner encore quelques points partisans bon marché.
Récemment on entend aussi de la part de Jean-Marc Ayrault (Président du groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche à l'Assemblée nationale) une révélation inspirée à propos de l'enlèvement des cinq français au Niger par al-Qaida. "Je crois que nous sommes en face d'une menace terroriste et il ne faut pas prendre de risques". Une telle déclaration riche d'instruction n'est pas dépourvue d'un sous-entendu. Voire- 'peut-être le gouvernement est en train de prendre les risques en essayant de les sauver'. Selon l'opposition, serait il donc mieux de ne rien faire que de prendre des risques? Ceci malgré le fait que nous ne savons pas encore ce qu'al-Qaida va exiger avant de condescendre à libérer ses otages, si jamais ils seront liberés.
La seule arme trompe l'oeil de l'opposition consiste à compatir les français avec l'idée que d'étendre l'âge de la retraite à 62 ans au lieu de 60 ans actuels est totalement injuste, et si l'opposition est élue, naturellement cette reforme sera annulée. Cette proposition ne prend en aucun compte le problème croissant regardant le financement des retraites lié au fait que la prévision de vie aujourd'hui est en augmentation constante. Quand l'âge de la retraite commence en moyenne à partir de 65 ans partout ailleurs, attaquer une telle reforme relativement modeste pour faire plaisir aux naïfs, sinon aux égoïstes, est totalement irresponsable et dépourvu de réalité.
Tout ceci de quelqu'un qui n'a même pas le droit de vote. Mais aujourd'hui si l'alternance est partie intégrante de la démocratie, il faut au moins qu'il y ait une alternance vraie et non une indigne mascarade de populisme. Il faut aussi des personnages de conviction, intègres et fidèles qui donnent priorité à leur pays avant leurs propres ambitions personnelles. Si en fin de compte on considère Blair, en principe de gauche, et Chirac, en principe de droite, on n'a même pas besoin d'avoir une orientation politique. Ce qui compte aujourd'hui et peut-être plus que jamais, c'est justement le personnage, son intégrité, son courage et sa détermination. La partie (modérée) qu'il ou qu'elle représente est relativement sans importance.
En somme, le plus de poids que l'on donne à son parti, le moins de poids que l'on donne à soi même.
*Écrit bien entendu avant la gaffe monumentale de DSK..
____