Quand le monde humain semble plus fou que jamais, incurablement fou et vaniteux, il y a quelque chose de rassurant et donc soulageant qui émane des saisons, surtout celle de l'automne.
On est pris de court chaque fois. Souvent on imagine que les couleurs sont plus éclatantes et lumineuses que jamais. Mais ce qui importe c'est que l'on regarde de nouveau ce spectacle fabuleux avec les yeux d'un enfant, car d'une certaine façon et mesure c'est aussi notre renaissance.
Le crescendo du cycle de la vie.
Le capter un tout petit peu est trouver et conserver un trésor glorieux et éphémère. C'est comme trouver de beaux sanguins dorés en parfait état dans une forêt. Trésors de l'automne pour les privilégiés.
Ce quelque chose de si rassurant est que malgré notre folie et cupidité, l'automne présente son spectacle merveilleux chaque année avec splendeur, grâce et générosité.
Comme l'homme de bois sage et sans âge, vêtu d'une robe éthérée et sublime.
Il est magique. D'abord il nous sourit chaleureusement, puis en baissant sa tête il nous regarde avec un petit air d'ironie et de scepticisme, nous rappelant avec subtilité et gentillesse que c'est toujours lui, ainsi que sa belle femme Gaea, mère de la terre, qui décident. Et comme toujours, depuis la nuit des temps, malgré notre vanité, on n'y est strictement pour rien.
Text and photographs © Mirino. October, 2015
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