Le jour de notre naissance nous sommes condamnés à mourir. Tel est le temps. Le feu, même le plus sauvage et destructeur, peut être contrôlé et éteint. Mais jamais le temps. Lui, il nous échappe toujours. On n'arrive jamais à l'éteindre, tandis que lui, semble pouvoir tout éteindre.
Mais ce Chronos qui dévore ses enfants n'est pas pour autant un monstre goyesque aussi cruel. Il a le loisir de nous enseigner, si nous avons le désir d'apprendre. Et finalement il nous révèle toujours la vérité, si nous sommes aussi disposés à la connaître.
S'il peut détruire les hommes qui méritaient mieux pendant leurs vies, il peut aussi les élever plus tard au ciel glorieux d'une immortalité relative.
Avec nos vies, nos réussites et nos échecs, nos tribulations et nos jours de bonheur, il nous sculpte inlassablement comme la mer ronge la falaise.
Comme un parfum exquis d'une fleur balayé par le vent d'un instant, même les souvenirs les plus chers deviennent les éclairs du moment d'une vie.
Mais il y a une seule chose que le temps insatiable n'arrive pas à prendre. Jamais il ne pourra l'éroder ou l'emporter.
Shall I compare thee to a summer's day?
Thou art more lovely and more temporate.
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer's lease hath all too short a date.
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimmed,
And every fair from fair sometime declines,
By chance or nature's changing course untrimmed;
But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou ow'st,
Nor shall death brag thou wander'st in his shade
When in eternal lines to time thou grow'st.
So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.
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Thou art more lovely and more temporate.
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer's lease hath all too short a date.
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimmed,
And every fair from fair sometime declines,
By chance or nature's changing course untrimmed;
But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou ow'st,
Nor shall death brag thou wander'st in his shade
When in eternal lines to time thou grow'st.
So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.
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Qui mieux que Shakespeare peut le souligner, peut nous faire sourire à notre réflexion dans le beau miroir du temps, en nous rappelant de ce qui émane aussi de l'art à travers les siècles de la civilisation? L'amour est aussi intouchable que l'éternité.
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Italiano
Shakespeare's sonnet from 'A Lover's Complaint'. Text and Image © Mirino (PW) February, 2009
Shakespeare's sonnet from 'A Lover's Complaint'. Text and Image © Mirino (PW) February, 2009